Turquie :Les préjugés persistent au sujet du VIH-Sida

-Dans l'ensemble du pays, les individus ne disposent pas des informations exactes à propos du VIH, et ce, quels que soient leur niveau d'études, leur niveau économiques et leurs professions

Turquie :Les préjugés persistent au sujet du VIH-Sida

Au sujet du Virus d'Immunodéficience Humain (VIH), "les individus ne disposent pas ou que peu d'informations", a fait savoir à Anadolu Canberk Harmanci, membre du Conseil exécutif de l'Association pour la vie positive.

«Malheurseusement, les informations, au sujet du VIH, dont disposent les individus, découlent des médias et non du système éducatif. », a-t-il expliqué.

«Nos idées actuelles découlent, depuis le premier cas de VIH rencontré en 1985, des informations qui figurent dans les journaux, les informations télévisées, les séries et les productions cinématographiques. Les individus considèrent ces informations comme vraies, sans les remettre en question», a-t-il noté. 

Dans cet ordre d’idées, il a affirmé que les productions médiatiques, qui ont tendance à dramatiser consciemment les effets du VIH pour assurer l'attractivité de leurs productions, ne reflètent pas la vérité, dans la mesure où celles-ci ne contiennent que des informations superficielles. 

Des expressions qualifiant le VIH comme «la peste du siècle», «la maladie impitoyable» ou encore «la maladie la plus mortelle», sont toujours utilisées jusqu'à nos jours, affirme Harmanci. 

«L'infection du VIH, depuis les années 1990, n'est plus une maladie mortelle. Mais elle est devenue comparables aux autres maladies chroniques comme le diabète et la tension. » a-t-il noté, expliquant que : « De nos jours, les individus atteints de VIH, poursuivent sainement leurs vies, grâce au traitement actuel, sans contaminer les autres».

« Ils peuvent se marier, avoir des enfants et travailler, sans perdre de leurs force, et surtout sans infecter leurs collègues. Le plus important est que ces individus, qui suivent un traitement adapté, n'atteignent jamais le stade du Sida.», confie Harmanci. 
 

- « Ils sont constamment inquiets en raison de la perception sociale du VIH » 

«La découverte de l'existence du VIH, par les individus, est traumatisante pour ces derniers. Ils entrent, ainsi, inévitablement, dans une période de deuil. Ce trauma est dû, entre autres, au fait que la société partage, avec eux, les idées reçues à propos du VIH, mais aussi à un manque cruel d'informations réelles», explique Harmanci. 
 

Il indique, que la découverte de la maladie se fait généralement, par hasard, à l'occasion des examens réalisés dans le cadre du traitement d'une maladie quelconque, de visites médicales professionnelles ou périodiques mais aussi par les tests, illégalement effectués par les médecins, les dons de sang et, enfin, lors d'examens préopératoires. 

«Les individus contaminés, pensent qu'ils auront très rapidement de graves problèmes de santé, qu'ils deviendront cloués au lit, que leurs apparence physique se dégradera, ou encore, qu'ils perdront la vie», confie Harmanci.

Il ajoute que ces individus croient également, à tort, que la confidentialité de leur situation ne sera pas respectée et que l'existence du VIH sera divulguée. 

«Avec les services de conseils dont ils bénéficient à partir de la découverte de la contamination, les individus atteints du VIH, comprennent qu'ils peuvent continuer de vivre, au quotidien, sans rencontrer de grave problèmes de santé, voire, de mourir. Ils découvrent qu'ils peuvent maintenir leur mode de vie habituel ou leur vie sexuelle, avoir des enfants, travailler, se marier ». 
 

Toutefois, souligne Harmanci, la crainte et les inquiétudes des individus, perdurent en raison des préjugés de la société, au sujet du VIH.

«Ils craignent que l'existence de la maladie soit perçue un jour, puis divulguée et que cette réalité aboutirait à des violations de leurs droits», fait-il comprendre. 

«Les gens pensent que les individus atteints du VIH, sont des homosexuels, des prostituées, des immoraux, des gens maudits qui commettent des péchés et que le fait même de se retrouver dans la même pièce qu'eux peut aboutir à une contamination. Ces pensées sont, bien évidemment, contraire à la logique, la conscience et la science», déplore-t-il. 
 

Ainsi, Harmanci, souligne la nécessité de diffuser «des informations simples et d'actualité à l'ensemble des composantes de la communauté»,afin de débarrasser la société de ces idées préétablies et surtout pour «éviter les discriminations envers les individus atteints du VIH». 

Par ailleurs, il confie que la difficulté découle, essentiellement, du manque d'information à propos du VIH, et ce, quel que soit le niveau d'études, le niveau économique ou la profession.

Ainsi, il met en exergue l'importance de la mise en place de cours, relatifs à la santé sexuelle, assuré par un personnel compétent, au sein du système éducatif afin «d'obtenir plus d'efficacité dans la lutte contre les préjugés». 

Enfin, dit-il : «Dans notre plan d'action d'urgence, nous devons utiliser l'influence des médias, et en particulier la télévision et les réseaux sociaux, afin de partager les informations réelles et les mesures préventives. Nous pensons que les médias, responsables de la diffusion des préjugés , constituent le meilleur moyen de s'en débarrasser».