Turquie : De la carte de Piri Reis au premier centre de recherche polaire turc

- Les excursions vers l'Antarctique, la mise en place d’une coopération bilatérale relative à la recherche dans le pôle Sud permettant la construction d'une base de recherche scientifique turque .

Turquie : De la carte de Piri Reis au premier centre de recherche polaire turc

C’est en préambule de la présentation des futurs travaux de recherche en Antarctique, que le Ministre des Sciences, de l'Industrie et des Technologies, Faruk Özlü, a dépeint le portrait du célèbre amiral et cartographe de l'Empire Ottoman, Piri Reis, qui avait réalisé une carte en 1513, représentant de manière précise le contour des côtes du continent américain ainsi que les terres proches de l'Antarctique. 

Ce dernier a indiqué au correspondant Anadolu, qu’outre l’atlas réalisé par Piri Reis, les scientifiques turcs ont débuté leurs travaux de recherches dans la région en 1967. 

Il a indiqué que plus récemment, une équipe de neuf scientifiques a effectué une première excursion en Antarctique qui s’est déroulée du 26 février au 4 avril 2017. 

Une seconde excursion scientifique est prévue entre le 15 février et le 1er avril 2018, avec la participation de quinze scientifiques, a t-il fait savoir, indiquant que l'excursion portera sur des domaines de recherches variés. 

- "Priorité à l'Antarctique" 

Le ministre a souligné qu’en ce qui concerne le "Programme National d’Etude Scientifique Polaire", les travaux scientifiques seront menés en priorité dans le pôle Sud. 

Toutefois, les travaux relatifs à l'Arctique seront également portés à l'ordre du jour et planifiés dans le cadre de ce même programme, a confié le ministre. 

La réalisation des excursions vers l'Antarctique, la mise en place d’une coopération bilatérale relative à la recherche dans le pôle Sud permettant la construction d'une base scientifique turque, sont autant d'objectifs prévus dans le cadre du programme, a t-il indiqué. 

"Nous avons de nombreux objectifs, que ce soit sur le court ou le long terme. Nous prévoyons de faire de la Turquie un pays qui aura son mot à dire en ce qui concerne la protection des régions polaires. Nous voulons obtenir un statut de conseiller en référence au traité sur l'Antarctique et l'ensemble des accords qui ont été conclus. Par ailleurs, nous souhaitons mettre en œuvre des projets scientifiques, développer des partenariats internationaux et adopter un plan d'action pour que la Turquie participe au Conseil de l’Arctique". 

Puis il ajoute : "Nous voulons aussi inciter les scientifiques turcs à mener des études dans les régions polaires afin d'augmenter leurs capacités scientifiques et technologiques dans ce domaine. De la même manière, nous pensons que le développement des programmes de licences, masters, doctorats et post-doctorals sont indispensables à l'augmentation des ressources humaines aptes à mener des études dans ces domaines. Enfin, nous voulons augmenter l'efficacité de la Turquie en faisant d'elle un membre des organisations internationales et surtout permettre la prise de conscience en ce qui concerne les changements climatiques sur ces continents". 

- "Détails du Programme National d’Etude Scientifique Polaire" 

Özlü a indiqué que le programme est composé de quatre thèmes principaux à savoir les sciences physiques, les sciences de la terre, les sciences de la vie et enfin, les sciences humaines et sociales. 

Dans le cadre des sciences physiques, divers travaux seront menés sur les technologies innovatrices, le changement climatique et l'atmosphère, la modélisation, les systèmes de surveillance à mouvement, les périodes de formation des glaciers sur la mer, ainsi que dans les domaines de l'astronomie et de l'astrophysique. 

Dans le cadre des études de la terre, des études géodésiques, géomorphologiques, volcaniques, géodynamiques seront menées. Par ailleurs seront étudiés les tremblements de terres, la mer, la géologie et la géophysique des lacs, les glaciers, ainsi que la sismologie. 

Dans le cadre des sciences de la vie, seront étudiés la biodiversité dans les pôles, les cycles biochimiques et biogéochimiques, la biotechnologie, l'écologie, la pollution, ainsi que la médecine. 

Enfin, dans le cadre des sciences humaines et sociales, des recherches seront menées dans les domaines du droit, des relations internationales, de l'environnement et de l'économie. 

Le ministre a conclu, en indiquant que le programme sera actualisé cette année à la fin de la période de recherche.