Turquie: Al Quds dans les yeux des caricaturistes mondiaux

- Afin de permettre la prise de conscience au sujet d'Al Quds (Jérusalem), 642 œuvres de 232 caricaturistes originaires de 39 pays différents ont participé au « Concours Caricatural de l'Héritage International Al Quds »

Turquie: Al Quds dans les yeux des caricaturistes mondiaux

Le « Concours Caricatural de l'Héritage International Al Quds » est organisé, pour la première fois cette année, par l'Association de Protection de l'Héritage Ottoman à Al Quds et ses alentours.

Les candidatures du concours, organisé dans le but de créer une prise de conscience au sujet d'Al Quds, ont débuté courant septembre. Ainsi, ont participé au concours 642 œuvres de 232 caricaturistes originaires de 39 pays différents.

La première place du concours, qui sera désormais organisé chaque année, est accordée à Jitet Kustana, caricaturiste Indonésien.

Les finalistes du concours, qui a débuté avant la décision de reconnaissance de Jérusalem comme capitale d'Israël par le président américain, Donald Trump, ont illustré leurs réactions à travers leurs caricatures.

Ahmet Altay, coordinateur du concours, a déclaré qu'Al Quds est la ville de la naissance de l'humanité et qu'elle constitue un lieu saint pour les trois religions monothéistes.

Il partage que l'idée du concours est née de la volonté de prendre part dans la résolution du conflit israélo-palestinien, car « le problème ne peut se résoudre uniquement par la diplomatie et la politique », a-t-il déclaré.

« Cette année est particulière. Il s'agit de la 500 ème année de la prise d'Al Quds et la 100 ème année de son occupation », a t-il ajouté.

Altay explique que le taux de participation au concours a été très élevé, contrairement à ce qui est généralement le cas pour ce type de compétition.

- « Aucune religion ne justifie l'oppression d'une population par une autre »

Altay qui avoue avoir rencontré des difficultés quant aux choix des œuvres, précise que la plupart des caricaturistes ont illustré la lutte Palestinienne.

« Nous avons souhaité plus particulièrement une œuvre sur Al Quds. Autrement dit, nous souhaitions voir une illustration d'Al Quds, le dôme du rocher, par exemple, ou le Masjid Al Aqsa (Mosquée al Aqsa) ».

Et de poursuivre : « Personnellement je suis heureux d'avoir pris part au concours en tant que coordinateur et dessinateur. J'arrive à affirmer, du fond du cœur, que j'ai réalisé quelque chose d'important. Ce concours portera probablement ses fruits dans 10-20 ans, mais je suis persuadé que ce concours ira plus loin encore ».

Enfin, Altay précise que la décision d'organisation du concours a été prise bien avant la décision de Trump et de l'apparition de la situation conjoncturelle actuelle.

Le caricaturiste Indonésien, titulaire de la première place, a participé au concours avec trois œuvres. Kustana, qui travaille depuis trois ans en tant que caricaturiste dans un journal satirique, en Indonésie, indique qu'il souhaite que ses caricatures apportent la paix à Al Quds.

« L'arc en ciel n'est pas composé d'une couleur unique, mais de plusieurs couleurs différentes et ces différentes couleurs apportent la paix. La décision unilatérale de Trump de reconnaître Jérusalem en tant que capitale est horrifiante. Cela est idiot et inacceptable. Aucune religion ne peut justifier l'oppression d'un peuple par un autre. Parce que la vie est belle ».

Serpil Kar, placée troisième au concours, confie qu'elle est dessinatrice et enseignante des arts depuis trente ans. Elle explique qu'elle s'intéresse à la caricature depuis dix ans et qu'elle poursuit ses travaux dans son atelier personnel dans la ville d'Adana (Sud est).

« La caricature raconte beaucoup de choses » dit-elle, soulignant qu'Al Quds est la valeur commune de l'ensemble des Musulmans.

Et de poursuivre : « La souffrance des Musulmans dure depuis des années avec la Palestine, c'est une plaie qui ne guérit pas. Nous pouvons raconter cette situation par bien des langues et faire entendre nos voix au monde entier. C'est la raison pour laquelle j'ai voulu traiter ce sujet ».

- « De nombreux jeunes ont lutté aux côtés de la Palestine »

Fethi Gürcan Mermertas, titulaire du prix particulier de « Salaadin Eyyubi », a quant à lui, mit en exergue la sensibilité des Musulmans à l'égard d'Al Quds et de la Palestine.

« En 1967, lorsque la guerre israélo-palestinienne a éclaté, de nombreux jeunes se sont rendus là-bas pour se battre aux cotés de la Palestine. C'est depuis cette époque que je reste sensible à la question. C'est pourquoi j'ai participé avec plaisir à ce concours », a t-il partagé.

Le prix « Naci el-Ali » a été accordé à Ennas Ellakis, Libanais, qui dit partager les émotions des participants au concours.

« Aujourd'hui, les Musulmans aiment Al Quds, comme ils l'aimaient il y a très longtemps de cela », a t-il indiqué avant d'ajouter que les gens partagent la valeur qu'ils accordent au lieu saint par les différentes branches de l'art tel que le dessin, les écrits et le théâtre.

Hassan Omidi, caricaturiste Iranien, titulaire du prix « Abdulhamit II », explique qu'il dessine depuis vingt-cinq ans et qu'il a déjà gagné de nombreux prix.

« J'espère que ce programme durera de longues années. En réalité Al Quds est l'héritage de l'ensemble des Musulmans mais malheureusement ce lieu saint est actuellement sous l'occupation des sionistes. J'espère que les artistes et caricaturistes deviendront la voix du peuple palestinien et pourront la faire entendre au monde entier ».

Enfin, Didie Sri, Indonésien, titulaire du prix de « l'Association notre Héritage », a souligné l'importance du concours en ce qu'il a débuté avant la déclaration de la décision de Trump.

« Je ne me préoccupe pas de la religion d'Al Quds. Je dessine uniquement. J'ai essayé de partager ma pensée à travers l'illustration d'un « oud » (instrument de musique) ».