Tunisie - Troubles : Le chef du gouvernement dénonce des actes de vandalisme et de pillage

- Nous allons appliquer la loi à l’encontre des auteurs de ces actes

Tunisie - Troubles : Le chef du gouvernement dénonce des actes de vandalisme et de pillage

Le chef du gouvernement tunisien Youssef Chahed a déclaré, mardi, que les troubles qui se sont produits la nuit dernière dans plusieurs régions du pays ne peuvent pas être considérés comme des manifestations de protestation (contre la hausse des prix).

«Nous avons enregistré des actes de vandalisme, de pillage et d’agression contre les citoyens et ceci est inadmissible», a-t-il déploré notant que les autorités appliqueront la loi contre les auteurs de ces actes et ceux qui les incitent.

Selon lui, ce qui s’est passé la veille «ne sont pas des protestations qui sont, du reste, garanties et protégées par la loi. Nous sommes en démocratie et ceux qui veulent protester peuvent le faire de jour, pas la nuit».

Le chef du gouvernement s’adressait à la presse lors d’une visite d’inspection aux forces de sécurité positionnées dans la région de Tataouine (sud) sur la frontière avec la Libye «dans le cadre de la lutte contre le terrorisme qui se poursuit».

«Nous sommes tenus de faire preuve de vigilance», a-t-il lancé en allusion à d’éventuelles infiltrations d’éléments «terroristes» qui pourraient profiter de la situation pour franchir la frontière.

De son côté, le porte-parole du ministère de l’Intérieur Khalifa Chibani a pointé du doigt «les machines qui s’emploient sur (le réseau social) Facebook pour diffuser des appels à protester la nuit et inciter aux troubles et propager des rumeurs infondées».

Sans les nommer, il a assuré que ces parties «sont connues». «Tous les actes ont été photographiés et enregistrés et nous allons appliquer la loi contre quiconque dont l’implication dans les troubles aura été vérifiée», a-t-il averti lors d’une intervention, mardi matin, sur la radio Mosaïque.

Plusieurs régions du pays ont enregistré dans la nuit de lundi à mardi des troubles qui rappellent un peu ceux qui se sont produits en 2011 et qui ont conduit à la chute de l’ancien régime.

Sous-tendues par la hausse des prix introduite par la nouvelle loi de finances, les manifestations qui se sont étendues à plus d’une dizaine de régions de l’intérieur et proches de Tunis, se sont aussitôt transformées en affrontements avec les forces de l’ordre.

Elles ont donné lieu à des actes de vandalisme et de pillage de magasins, d’agences bancaires et d’attaques contre des postes de police.

Des vidéos postées sur les sites de plusieurs médias montraient des routes coupées par des pneus en flammes et des courses poursuites entre policiers et manifestants qui leur jetaient des pierres et parfois des cocktails Molotov.

Plusieurs agents de sécurité ont été blessés au cours de ces heurts.

Un manifestant a trouvé la mort à Tébourba, une localité située à une trentaine de kilomètres de la capitale. Selon le ministère de l’Intérieur, la victime, un homme de 45 ans, souffrait d’une «maladie respiratoire chronique». Il aurait été asphyxié par le gaz lacrymogène dont ont fait usage les forces de l’ordre.

Le porte-parole du ministère de l’Intérieur a fait état de l’arrestation de 44 personnes, dont 18 dans les cités populaires de Tadhamoun et Al Intilaka, dans la périphérie de Tunis, 10 à Gafsa (sud-ouest) et 18 à Kasserine (centre-ouest) où les troubles ont été particulièrement violents.

Mardi matin, «un calme prudent» régnait dans les villes qui ont vécu une nuit particulièrement agitée la veille.