Syrie : Le douloureux souvenir d’une ancienne détenue
Mouna B, détenue pendant sept mois dans une prison de la capitale syrienne, Damas, tente de guérir ses maux en Turquie
Mouna B. tente de se créer une nouvelle vie dans le district de Reyhanli, de la province de Hatay (Sud est), néanmoins elle ne parvient pas à oublier le douloureux souvenir des sept mois de détention dans la capitale syrienne, Damas.
Aujourd'hui âgé de 33 ans, cette mère de deux enfants, tente de s'accrocher à la vie dans la ville de Reyhanli, qu'elle habite depuis deux ans.
Toutefois, Mouna ne parvient pas à oublier la douleur de la perte de son mari, décédé suite aux tortures infligées alors qu’il était incarcéré, ainsi que les atrocités qu’elle même a subies.
Elle indique à un correspondant Anadolu, que la guerre civile a causé maintes souffrances à de nombreuses personnes.
"Nous étions quinze femmes syriennes détenues, nous avons été libérées mais jamais nous ne pourrons oublier ces jours », a t-elle partagé.
Elle explique que son défunt mari, commerçant, a été emprisonné à tort par les forces du régime.
" Pendant deux ans, nous avons vécu des jours très difficiles. Mais nous n'avons pas perdu espoir, nous avons régulièrement fait des « douas » (prières) avec mes enfants. Puis, nous avons appris la mort de mon mari, ils ne nous ont même pas donné son corps. Nous avions perdu notre raison de vivre. Nous n'avions plus personne pour nous aider c'est pourquoi nous avons décidé de quitter la région".
Et de poursuivre, le visage assombri : "Les forces du régime m'ont arrêté au moment où je quittais la maison. Ils m'ont emmené en prison et j'ai subi maintes tortures pendant des jours entiers. J'ai été abandonnée à la faim, électrocutée et battue avec des bâtons de fer. J'ai subi de nombreuses souffrances, incarcérée dans une pièce sombre pendant des semaines entières. La pire des tortures était, sans aucun doute, le viol. Jamais je ne pourrai oublier ces jours".
- "Je lutte pour l'avenir de mes enfants"
Mouna raconte qu'elle est libérée lors des échanges de prisonniers entre les forces du régime et celles de l'opposition.
Aujourd'hui, elle vit dans un logement qu'elle a loué avec l'aide de la Fondation turque d'aide humanitaire pour les Droits Humains et les Libertés (IHH) et elle continue de lutter uniquement "pour l'avenir de ses deux enfants", âgés de 11 et 13 ans.