RDC: Tirs de l'armée pour disperser une marche interdite à Kinshasa
- L'armée congolaise a tiré plusieurs coups de feu et fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser une messe dans une église de Kinshasa où les catholiques appelaient à protester contre le président Joseph Kabila
L'armée congolaise a tiré plusieurs coups de feu et fait usage de gaz lacrymogènes dimanche matin pour disperser une messe dans une église de Kinshasa où les catholiques appelaient à protester contre le président Joseph Kabila, ont rapporté les médias locaux.
Aucun blessé n'a été enregistré, d'après les mêmes sources.
Le Gouverneur de Kinshasa, André Kimbuta, avait interdit la marche des laïcs catholiques prévue dimanche pour exiger l’application "intégrale" de l’accord conclu le 31 décembre 2016 entre le pouvoir et l’opposition sous la médiation des évêques de l’Eglise catholique de la RDC.
"La ville ne dispose pas des effectifs suffisants de policiers pour assurer l’encadrement de cette marche. Par conséquent, je ne prends pas acte", avait déclaré Kimbuta dans un message diffusé samedi par la télévision d’Etat et évoquant également des problèmes d'itinéraires peu clairs.
"Nous n’avons pas besoin de son autorisation pour manifester, nous allons bel et bien marcher en tant que chrétiens et nous ne serons pas responsables des violences puisque contrairement à eux nous ne sommes guère armés", avait déclaré à Anadolu Léonie Katolo, une porte-parole des Laïcs catholiques, organisateur de la marche.
C'est donc sans surprise que les forces militaires congolaises sont intervenues dimanche matin pendant la messe pour mettre empêcher la tenue de la marche. "Alors que nous étions en train de prier, les militaires et les policiers sont entrés dans l'enceinte de l'église et ont tiré des gaz lacrymogènes dans l'église" a déclaré un paroissien, cité par le média français l'Express.
Le "comité laïc de coordination" réclament la non-présentation de Joseph Kabila à sa propre succession.Le curé de la paroisse a toutefois fini par inviter les fidèles à "regagner [leurs] domiciles dans la paix parce que il y a un dispositif impressionnant des militaires et policiers prêts à tirer", selon le même média.