RDC - Présidentielle : Pressions américaines sur Kabila

Les États-Unis appellent Kabila à déclarer ne pas candidater pour la prochaine présidentielle

RDC - Présidentielle : Pressions américaines sur Kabila

Les États-Unis ont appelé le président Joseph Kabila à déclarer qu'il ne se portera candidat à l'élection présidentielle de décembre prochain, conformément à la loi fondamentale de la République démocratique du Congo. 

Dans une déclaration, faite au Conseil de sécurité de l'organisation de Nations-unies, mardi, Nikky Halley, ambassadrice de États-Unis à l'ONU a indiqué que le président congolais doit s'assurer que la déclaration de sa position sur les prochaines échéances électorales en fin d'année soit conforme à la constitution Congolaise, limitant à deux mandats consécutifs l'exercice du pouvoir présidentiel. 

"C'est horrifiant d'écouter les rapports de la brutalité et la cruauté envers les civils et les enfants lors de la répression des manifestations appelée par l'Église Catholique. Joseph Kabila doit rendre redevables et respecteux de droits humains du peuple Congolais ses forces de sécurité." 

"Les États-Unis et la communauté internationale suivront de près la situation en République Démocratique du Congo et soutiendront le peuple Congolais dans sa lutte pour la démocratie", note le communiqué. 

Les États-Unis s'insurgent contre l'empêchement par Kinshasa de l'exercice du monitoring mené par le bureau conjoint de Nations-unies aux droits humains.

"Nous avons appris avec consternation à travers le Conseil de sécurité que les agents de terrain du bureau conjoint de l'ONU aux droits humains n'accèdent plus aux morgues, hôpitaux et prisons depuis août dernier. Cet empêchement ne leur permettant pas d'accomplir leur mission de perception de la violence", s'est indignée Halley. 

L'ambassadrice des États-Unis à l'ONU appelle également les forces de l'ordre et de sécurité de la République Démocratique du Congo à ne pas faire l'usage disproportionné de force dans l'encadrement de rassemblements populaires. 

Suite à la répression de manifestations du 31 décembre dernier et les attaques contre les lieux de culte, l'organisation non gouvernementale Association pour l'accès à la justice, Acaj, a annoncé être en cours de démarches pour introduire une plainte à la Cour pénale internationale contre les autorités Congolaises impliqués dans les attaques contre les lieux de culte. 

"Les attaques contre les églises et les lieux saints sont décrits en tant que crimes contre l'humanité. Nous sommes en pleine démarche pour déposer une plaintes à la CPI contre les responsables de ces violations graves de droits humains" a-t-il déclaré à Anadolu. 

Selon l'ONU au moins cinq (5) personnes étaient mortes, quatre vingt douze (92) blessés et cent quatre-vingts autres arrêtées lors de manifestations pacifiques organisées par le comité laïc de coordination.

Cette structure de l'Église catholique, qui a annoncé début 2018, la poursuite de ses actions en vue d'amener le régime de Kinshasa à mettre en application complète l'accord de la Saint Sylvestre, seule feuille de route consensuelle entre la classe politique Congolaise définissant le mode de gestion de la République Démocratique du Congo au lendemain de l'expiration du second et dernier mandat de Joseph Kabila.

Pour rappel, Joseph Kabila est devenu président de la RDC depuis l'assassinat de son père Laurent-Désiré Kabila en 2001. Il a gagné sa première présidentielle en 2006, puis réélu en 2011. Son deuxième mandat s'est, ainsi, achevé en décembre 2016. Mais faute de scrutin, Kabila peut rester en poste jusqu'à l'élection d'un nouveau président, selon la Constitution.