RDC : Les autorités interdisent toute manifestation à Kinshasa
- L'opposition a prévu de manifester le 30 novembre, alors que la majorité présidentielle a envisagé une marche le 28 du même mois. Les deux demandes ont été rejetées par les autorités locales de Kinshasa
Les autorités de la capitale Kinshasa ont interdit toutes les manifestations politiques prévues les 28 et 30 novembre, aussi bien par la majorité présidentielle que par l’Opposition, concernant le soutien ou le rejet du calendrier électoral, publié le 5 novembre par la commission électorale, a appris Anadolu d’une source officielle locale.
"Nous avons décidé de répondre défavorablement à toutes les correspondances reçues de la majorité présidentielle, l’opposition et plusieurs mouvements pour éviter la confrontation sur terrain", a déclaré samedi à Anadolu Thérèse Olenga, la porte-parole du gouvernement provincial de Kinshasa.
L'opposition indiquait qu'elle prévoyait de manifester le 30 novembre pour rejeter le calendrier électoral publié le 5 Novembre dernier par la commission électorale et exiger le départ du pouvoir de Joseph Kabila, chef d’Etat resté au pouvoir au-delà de son dernier mandat qui a pris fin en 2016.
Le calendrier électoral publié prévoit l’élection présidentielle le 23 décembre 2018 et, de fait, prolonge jusqu’à Janvier 2019 le pouvoir de Kabila à la tète de la République démocratique du Congo (RDC) depuis 2001.
La majorité présidentielle, avait également projeté de manifester le 28 novembre pour soutenir ce calendrier électoral, accepté également par la communauté internationale, dont les Etats-Unis qui ont demandé au chef d’Etat congolais de ne pas quitter le pouvoir avant l’élection de son successeur.
"C’est une turpitude ! Nous n’avons pas besoin de leur autorisation", a réagit auprès d’Anadolu Augustin Kabuya, le porte-parole du parti historique de l’Opposition (UDPS …Ndlr), maintenant la marche du 30 Novembre, pour exprimer le "rejet total et ferme" du régime "dictatorial" de Joseph Kabila.
Selon Thérèse Olenga, les autorités locales craignent "fort" que ces manifestations ne "débouchent sur des violences sanglantes en pleine capitale". La police a été "instruite" de "faire respecter cette disposition", a ajouté la porte-parole.
En dehors de Kinshasa, la manifestation de l’Opposition censée se tenir sur l’étendue du pays a déjà été interdite dans la ville de Kananga, capitale de la province du Kasaï-central (Centre du pays), où elle peut "favoriser les infiltrations imprévisibles des forces négatives de tout genre dans la ville", selon un arrêté du maire de Kananga parvenu à Anadolu.
La première Journée de mobilisation à l'appel des mouvements citoyens contre ce calendrier électoral, a été fermement contenue par les forces de sécurité dans l’Est du pays. Au moins 40 manifestants ont été arrêtés.
L’ONU et l’Union Européenne (UE) ont dernièrement exhorté les autorités congolaises à respecter "les libertés fondamentales", "dont la liberté de réunion et de manifestation".