RDC : Kabila promulgue la nouvelle loi électorale

-Le texte prévoit un seuil de représentativité de 1 % de suffrages à compter au niveau national pour qu'un parti ou un candidat indépendant puisse siéger à l'Assemblée nationale.

RDC : Kabila promulgue la nouvelle loi électorale

Le président congolais Joseph Kabila a promulgué dimanche dernier dans le Sud-est de la RD Congo, la nouvelle loi qui réglemente les prochaines élections dont la présidentielle et les législatives prévues le 23 Décembre 2018, selon un décret présidentiel lu la nuit du lundi à mardi à la télévision d’Etat.

Adoptée le 5 novembre dernier par l’Assemblée nationale et dix jours après par le Sénat, cette loi a été promulguée avec dix jours de retard sur le calendrier fixé par la Commission électorale nationale indépendante (CENI), organisatrice des futures élections présidentielle, législatives, provinciales, urbaines et locales, qui avait prévue que la promulgation de la loi devait intervenir au plus tard le 15 Décembre.

Le texte prévoit un seuil de représentativité de 1 % de suffrages à compter au niveau national pour qu'un parti ou un candidat indépendant puisse siéger à l'Assemblée nationale. Il prévoit également une augmentation de la caution pour les candidats et l'adoption de "machines à voter" dans les bureaux de vote.

Cette loi est "discriminatoire" et qui "préconise une démocratie de riches" tout en "préparant le terrain à des fraudes massives en faveur de la majorité présidentielle", avait déclaré à Anadolu le député de l'opposition Muhindo Nzangi ajoutant que le texte "défavorise les candidatures indépendantes et décourage les candidatures des parties (du pouvoir et de l’Opposition) non influentes".

Dans le même décret, Kabila a promulgué le budget de l’année 2018 évalué à environ 5 milliards de dollars dont quelque 500 millions alloués pour l’organisation des trois scrutins du 23 Décembre (présidentiel, législatif national et provincial).

Le porte-parole du gouvernement congolais Lambert Mende avait critiqué la semaine dernière, la communauté internationale dont les apports promis à la commission chargée d’organiser les élections sont restés "désespérément vides jusqu’à ce jour".

Ces promesses "mirobolantes" annoncées à "grand renfort de publicité" prennent chaque jour la forme des "contes de fées pour enfants sans aucune réalisation effective" avait taclé Mende affirmant qu’elles "se diluent au fur et à mesure que se rapprochent les échéances électorales dans un nuage de conditionnalités et d’ultimatums surannés".

L’Union européenne (UE) a dernièrement conditionné à Kinshasa son soutien financier à la centrale électorale par la "fin du harcèlement" contre les opposants et acteurs de la société civile par les autorités congolaises.