Niger-Loi de finances : Un deuxième opposant arrêté à Niamey

-Ancien secrétaire général de l’Assemblée nationale, Issa Kanga qui a été arrêté lundi, est un proche de l’opposant Hama Amadou, dirigeant du mouvement Moden-Fa/Lumana-Africa, principal parti de l’opposition au Niger

Niger-Loi de finances : Un deuxième opposant arrêté à Niamey

Un deuxième opposant nigérien a été placé sous mandat de dépôt et écroué à la maison d’arrêt de Niamey dans le cadre de la manifestation anti-loi de finances du 29 octobre dernier, ont rapporté, mardi, des médias locaux. 

Issa Kanga, cadre des impôts et militants du Mouvement démocratique nigérien pour une fédération africaine (Moden-Fa/Lumana-Africa- principal parti de l’opposition au Niger), a été placé, lundi, sous mandat de dépôt et écroué à la maison d’arrêt de Niamey», a rapporté le quotidien L’Enquêteur. 

L’opposant est accusé «d’avoir participé à la manifestation du 29 octobre dernier» et «d’avoir transporté des manifestants dans son véhicule», indique la même source. 

Issa Kanga, ancien secrétaire général de l’Assemblée nationale, est le deuxième opposant à être arrêté dans le cadre de la violente manifestation du 29 octobre contre la nouvelle loi de finances. 

Le premier opposant qui s’est fait arrêter est Lawali Salissou, alias «Léger», un des responsables régionaux du parti de Hama Amadou.

Il est accusé d’avoir tenu «des propos séditieux». Il a été, alors, placé sous mandat de dépôt à la maison d’arrêt de Maradi (Sud), il y a deux semaines, selon le site d'information nigerinter.com. 

Depuis quelques semaines le climat sociopolitique nigérien est secoué par une vive polémique autour de certaines mesures de la loi de finances 2018, en cours d’examen à l'Assemblée nationale. 

Plusieurs structures syndicales, politiques et de la société civile estiment que ces nouvelles mesures fiscales, notamment la hausse des taxes sur des produits de grande consommation, auront des conséquences néfastes sur le pouvoir d’achat des populations. 

A l’initiative de l’Association de défense des consommateurs des technologies de l’information, de la communication et de l’énergie (ACTICE), plusieurs organisations de la société civile avaient organisé une manifestation le 29 octobre dernier à Niamey. 

Alors que les responsables de la ville de Niamey avaient autorisé un meeting dans la périphérie de la capitale, des manifestants avaient tenté de marcher vers l’Assemblée nationale. Les forces de l’ordre déployées en grand nombre avaient tenté de les en empêcher. 

De violents heurts ont alors éclaté entre les manifestants et les forces de l’ordre et ont duré plusieurs heures. 23 policiers avaient été blessés dans ces manifestations, selon un bilan communiqué lundi soir par le ministère nigérien de l'intérieur. 

Dans la foulée, le parquet du tribunal de grande instance hors classe de Niamey a requis, vendredi, la peine de cinq (5) ans de prison ferme pour trois activistes d’ACTICE arrêtés le 30 octobre dernier, dans le cadre de la manifestation anti-loi finances ainsi que trois (3) ans de prison ferme contre une dizaine de manifestants. Le verdict du procès sera rendu le 24 novembre.