Malgré la pénurie d’eau, Gaza récolte ses premiers ananas
Des cultivateurs de la Bande de Gaza ont réussi à produire pour la première fois le fruit tropical « ananas ».
Moussa al-Jadba, ingénieur agronome qui supervise le projet et directeur technique du Centre de Développement - relevant de l'institution des comités de l'activité agricole (ONG)- a confié à Anadolu que l’expérience a débuté depuis environ 15 mois.
"L'idée de planter de l'ananas est venue à travers la recherche d'amélioration des produits agricoles à Gaza et le fait de parvenir à un produit à faible teneur en eau et à revenus élevés, ce qui améliore, par conséquent, les conditions d'existence des cultivateurs", a-t-il ajouté.
Il a indiqué que plusieurs réunions des comités techniques du ministère de l'Agriculture ainsi que l'union des comités de l'activité agricole sont parvenues à la conclusion que l'ananas peut être planté en raison d’être un fruit à faible teneur en eau d'autant plus que Gaza souffre d'une pénurie d'eau.
Il a estimé que 4000 à 5000 fruits devraient être récoltés au cours de la saison, précisant que chaque arbre ne produit qu'un seul fruit.
Al-Jadba a expliqué que les fruits d’ananas arrivent à maturité 18 mois après leur plantation et que le processus de récolte varie entre 4 et 5 mois.
Il a souligné que le prix des fruits, sur le marché gazaoui, sera déterminé en fonction du processus de «l'offre et de la demande».
« Les caractéristiques des fruits produits correspondent à celles des fruits importés en termes de forme, de qualité, de saveur, de couleur et d’odeur. Cependant, s’agissant de la première expérience, la taille de l'ananas de Gaza ne représente seulement 70 % de la taille du fruit importé », a-t-il dit.
Al-Jadba a toutefois affirmé qu'il demeure possible d'extraire entre 3 et 7 pousses de chaque arbre qui seront par la suite utilisés dans des surfaces plus étendues.
« Un Dounam (1000 mètres carrés) renferme 6000 pousses. Environ 20 mille pousses devraient être extraits », a déclaré l’ingénieur agronome.
Il n'a pas manqué de souligner que ce projet est parrainé par le gouvernement néerlandais en partenariat avec l'Organisation des Nations unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (ONUAA ou encore FAO en anglais), et ce dans le cadre de réalisation d’un projet "de développement durable en faveur des agriculteurs".
Il a rappelé que cette opération a été lancée par l'achat d'un unique pousse, qui coûte 3,5 shekels équivalant à un Dollar américain.
Il a précisé que les cultivateurs de la bande de Gaza, ont recréé les conditions favorables à l’ananas, plante tropicale, malgré le climat semi-aride.
Il a souligné que l'ananas consomme 70 % d’eau de moins que les autres produits ajoutant que : « c'est économiquement faisable ».
Avec les pénuries d’eau potable et d’irrigation dans la Bande de Gaza, les réalisateurs du projet sont obligés de patienter une année supplémentaire pour décider de la qualité de ce produit.