Liberman: Prêts à payer le prix de la déclaration de Trump
Le ministre israélien de la Défense profère des menaces contre la famille de la jeune Palestinienne Ahed al-Tamimi, arrêtée mardi à l'aube en Cisjordanie
sraël est prêt à payer « le prix de la déclaration du président américain Donald Trump, de reconnaître Jérusalem comme capitale d'Israël », a déclaré le ministre israélien de la Défense, Avigdor Liberman.
Lors d'une réunion avec les présidents des colonies israéliennes et des groupements coloniaux adjacents à la Bande de Gaza, Liberman a souligné : « Ce qui est important c’est la promotion de la question de Jérusalem et la détermination américaine pour mettre fin à cet amer débat qui se poursuit depuis des années».
Rapportée par le journal israélien « Yediot Aharonot », la réunion avec les colons a permis au dirigeant israélien de réitérer la position de son gouvernement sur la question de Jérusalem. « Nous avons clairement fait savoir que Jérusalem, la capitale d'Israël, n’était pas négociable, ni une question de surenchère. La décision du président (Trump) est historique. Il était clair pour nous qu’il y aurait un prix à cette annonce et nous sommes prêts à le payer », a-t-il affirmé.
Liberman a également averti que son pays « ne tolérerait pas les tirs de roquettes de la Bande de Gaza sur Israël ». « Nous ne tolérerons les tirs sporadiques, et même ces tirs ne dureront pas. Les coups qu’a subis Hamas sont clairs et représentent un important message à tous : le gouvernement d'Israël est plus que jamais prêt », a-t-il proféré.
Ces derniers jours, plusieurs roquettes ont été tirées de la Bande de Gaza vers le sud d'Israël, sans qu’aucune partie n’en revendique la responsabilité. L'armée israélienne y a riposté en bombardant des sites appartenant à Hamas.
Celui qui préside le parti d’extrême droite Israel Beytenou [Israël notre maison] a par ailleurs rappelé la décision prise la veille par le Comité ministériel sur les Affaires de Sécurité Nationale; le Cabinet, de ne pas restituer les corps des martyrs palestiniens.
« Les corps ne seront pas restitués. La Knesset et le gouvernement devraient légaliser ce refus, nous avons décidé d’introduire un nouveau recours devant la Cour suprême, en vue d'examiner cette question à nouveau», a-t-il tranché.
Le gouvernement israélien a décidé lundi de continuer la détention de corps des Palestiniens, bien que la Cour suprême israélienne ait jugé illégale cette détention.
Evoquant l’arrestation, mardi matin, par l'armée israélienne de l’enfant palestinienne Ahed Tamimi dans la localité de Nabi Saleh, près de Ramallah, Liberman a indiqué sur un ton menaçant que « non seulement la jeune fille, mais aussi ses proches n’échapperaient pas à ce qu'ils méritent ».
Les autorités israéliennes ont arrêté, mardi matin, Ahed al-Tamimi, une jeune fille de 16 ans, dans la localité de Nabi Saleh, à l'ouest de Ramallah, au centre de la Cisjordanie occupée.
Un activiste des Comités de résistance populaire, Hilmi Al-Tamimi, a déclaré au correspondant d’Anadolu qu'une unité militaire israélienne a pris d’assaut le domicile d’Ahed, lauréate du prix Handhala du Courage, avant de l’arrêter et de la mener vers une destination inconnue.
Le motif de l'arrestation de la jeune fille n’a pas été pour l’heure déterminé. A noter qu’Ahed participe généralement aux manifestations contre la colonisation et contre le mur d’Apartheid.
Hier lundi, des médias israéliens avaient diffusé des images de la jeune fille en train de chasser des soldats israéliens de devant sa maison.
Le prix Handhala du Courage avait été décerné en 2012 à Ahed al-Tamimi par la municipalité de Başakşehir à Istanbul, pour la bravoure dont elle a fait preuve, face à l’armée israélienne.
La jeune Palestinienne avait à l’époque rencontré le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan (le président actuel) et son épouse.
Le père, la mère et les frères d’Ahed ont été à plusieurs reprises arrêtés et blessés par l'armée israélienne.
Sa mère, Narimane al-Tamimi a été arrêtée mardi alors qu’elle tentait de la visiter dans le centre de détention Benyamine, à l’ouest de Ramallah.