Le président ivoirien appelle Mugabe à quitter le pouvoir dans la «dignité»

-Pour Alassane Ouattara, "il est temps" que Robert Mugabe "cède son fauteuil à une nouvelle génération".

Le président ivoirien appelle Mugabe à quitter le pouvoir dans la «dignité»

Le chef de l’État ivoirien a appelé vendredi à Abidjan son homologue du Zimbabwe Robert Mugabé à «quitter ses fonctions dans la dignité » au moment où ce dernier est confronté à un coup de force de son armée dans son pays.

« Mugabe est un combattant qui a donné une grande partie de sa vie pour la libération de son pays. C'est vrai qu'il est adulé par beaucoup de jeunes Africains. Mais les temps ont changé. Et il faut qu'il parte de ses fonctions dans la dignité. C'est ce message que j'ai transmis au président de l’Union africaine [le Guinéen Alpha Condé, NDLR] », a déclaré Alassane Ouattara, en marge d’une cérémonie tenue à Abidjan à l'occasion de l'ouverture du salon international de l'agriculture et des ressources animales qui se tient du 17 au 26 novembre dans la capitale économique.

« Ce qui se passe au Zimbabwe doit interpeller tous les hommes politiques. Evidemment à son âge et compte tenu de la durée de ses fonctions, tout le monde est conscient qu'il est temps qu'il cède son fauteuil à une nouvelle génération », a ajouté Ouattara qui a a par ailleurs salué la médiation du président sud-africain Jacob Zuma, condamnant l’usage de la force quel qu’elle soit pour contraindre un dirigeant à quitter le pouvoir.

« Que Zuma continue la médiation et que la situation se dénoue dans les conditions de dignité », a-t-il exhorté.

Contrairement au président Ouattara, son homologue de la Guinée Conakry, Alpha Condé, président en exercice de l’Union africaine (UA), qui s’exprimait mercredi pour la première fois sur cette crise, dénonçait un « coup d’État » et demandait aux militaires de « mettre un terme immédiat à leur action ».

« Nous exigeons le respect de la Constitution, le retour à l’ordre constitutionnel, et nous n’accepterons jamais le coup d’État militaire », avait il affirmé.

A Harare, la situation reste confuse. Après avoir été placé en résidence surveillée par les militaires, dans la nuit de mardi 14 à mercredi 15 novembre, Robert Mugabe a fait sa première apparition publique vendredi à une remise de diplômes, rapportaient des sources concordantes en début de matinée.