Le président Erdogan attendu mardi à Tunis
Selon l’ambassadeur de Turquie, l’objectif est de consolider le partenariat entre les deux pays et de renforcer le rapprochement des deux peuples
Le président turc Recep Tayyip Erdogan est attendu mardi à Tunis pour une visite de deux jours, en réponse à l’invitation qui lui a été adressée par son homologue tunisien Béji Caïd Essebsi.
Selon l’ambassadeur de Turquie à Tunis, Ömer Faruk Doğan, cette visite renferme « un message très clair : consolider le partenariat entre les deux pays et renforcer le rapprochement des deux peuples, dans l’intérêt mutuel et le respect de leur indépendance et de leur souveraineté ».
Le voyage d’Erdogan à Tunis intervient après la récente mesure prise par la Tunisie dans le cadre de la loi de finance de 2018, imposant des taxes douanières élevées à une liste de produits importées de Turquie dans le but escompté de réduire le déficit flagrant qu’accuse la balance commerciale entre les deux pays, au détriment de la Tunisie.
Aussi, prévoit-on que le problème du déficit des échanges commerciaux sera au menu des discussions entre les responsables des deux pays.
« La Turquie et la Tunisie qui partagent un passé commun et ont des affinités multiples, sont liées par un partenariat stratégique. Leurs relations ne peuvent pas être affectées par telle mesure ou autre ou par des polémiques qui ne peuvent pas empêcher la volonté de coopération profonde entre les peuples et les opérateurs économiques tunisiens et turcs », a plaidé le diplomate dans un entretien à Anadolu.
Selon le ministère tunisien du développement, de l'investissement et de la coopération internationale, la balance commerciale enregistrait en juillet dernier un déficit dépassant les 1482 millions de dinars avec la Turquie.
L’ambassadeur Ömer Faruk Doğan a réitéré le souci maintes fois exprimé par les hautes autorités de son pays de remédier à ce déséquilibre.
« Nous avons besoin d’augmenter nos importations d’huile d’olive tunisienne dont la qualité est la meilleure au monde ainsi que des phosphates notamment », a suggéré le diplomate.
En visite à Ankara en juin dernier, où il a été reçu par le président Erdogan, le ministre tunisien des affaires étrangères Khémaies Jhinaoui, avait déjà fait état de la disposition de la Turquie à trouver des solutions appropriées pour compenser le déséquilibre de la balance commerciale entre les deux parties et renforcer les investissements turcs en Tunisie.
Au cours d'une conférence de presse avec son homologue turc Mevlüt Çavuşoğlu, le chef de la diplomatie tunisienne, après noté que le résultat de l’accord de libre-échange signé avec la Turquie « est malheureusement à notre désavantage au niveau de notre balance commerciale », a déclaré avoir trouvé chez l'ensemble des dirigeants turcs « tout l'appui et le soutien pour y mettre fin et également permettre aux exportations tunisiennes un meilleur accès au marché turc ».
Cette question devrait, par ailleurs, être à l’ordre du jour de la deuxième session du Conseil supérieur de la coopération stratégique qui doit se tenir au niveau des chefs de gouvernements des deux pays au début de l’année 2018 dans la capitale turque. La même disposition a été manifestée par le ministre turc de l’économie, lors d’une visite en Tunisie en juillet dernier.
Nihat Zeybekci avait assuré que son pays était ouvert à toutes les propositions pour réaliser l’équilibre de la balance commerciale à travers l’augmentation et la diversification des exportations tunisiennes vers la Turquie.
Il avait, en outre réaffirmé la volonté de la Turquie de soutenir la Tunisie aux niveaux économique et financier et d’inciter les entreprises turques à y investir dans différents domaines vitaux, comme les projets d’infrastructure.
Au plan politique, une convergence de vues existe entre Tunis et Ankara sur plusieurs problèmes régionaux et internationaux. Les deux capitales ont fermement condamné la décision prise par l’administration américaine reconnaissant Al Qods (Jérusalem) comme capitale d’Israël et prévoyant d’y transférer l’ambassade des Etats-Unis.
Lors d’un entretien téléphonique début décembre, les présidents Caïd Essebsi et Erdogan ont plaidé pour la préservation du statut historique et légal de la ville sainte et de respecter les résolutions internationales y inhérentes, celles qui stipulent que le statut d’Al-Qods doit être décidé lors des négociations sur le règlement final du conflit moyen-oriental.
Les deux dirigeants ont appelé à éviter toute démarche à même de capoter les efforts visant la reprise du processus de paix au Moyen-Orient, et de pousser la région vers plus de tension et d’instabilité.