Gul: "Le procès d'Atilla est une attaque contre la justice turque"

Le ministre turc de la Justice, Abdulhamit Gul, a qualifié le verdict du procès Hakan Atilla aux Etats-Unis "d’attaque contre le système judiciaire turc".

Le ministre Gul a commenté, jeudi, les conclusions du procès de l’ancien directeur-adjoint de la banque turque Halkbank, jugé à New York pour avoir "violé l’embargo américain sur l’Iran".

Il a d’abord déclaré que le verdict du jury qui a déclaré l’accusé coupable de 5 chefs d’accusation, sur les 6 pour lesquels il a été jugé, est "un scandale juridique qui va entrer dans l’histoire". "Cette décision n’a aucune valeur et elle est entachée de nombreuses irrégularités au niveau du respect des valeurs juridiques internationales et du droit à être jugé équitablement".

Le ministre turc a également dénoncé la prise pour preuves par le tribunal américain de "faux documents" et de "témoignages de personnes qui ne présentent pas les conditions nécessaires", faisant référence au témoin Huseyin Korkmaz, en fuite, poursuivi en Turquie pour appartenance à l’organisation terroriste FETO, et qui a bénéficié de soutien financier de la part des Etats-Unis.

"Le fait de prendre pour vérités les déclarations d'un homme, d'abord principal accusé de l'affaire, qui a conclu un accord avec le parquet, pour ensuite condamner une autre personne, montre à quel point les valeurs juridiques universelles ont été bafouées", a-t-il expliqué.

Par ailleurs, Abdulhamit Gul a contesté le droit de la justice américaine de juger le citoyen d’un pays étranger dans le cadre de la législation nationale américaine, pour des faits survenus en dehors du territoire américain.

"Il faut débattre du caractère juridique des accusations portées contre Atilla dans le cadre du droit international. Le fait qu'un citoyen d'un pays étranger soit jugé aux Etats-Unis selon des lois américaines internes pose des questions tant sur la légitimité du procès que du caractère juridique des accusations portées", a-t-il dénoncé.

Le ministre a également remis en cause l’impartialité du procureur et du juge.

Il a rappelé que ces deux personnes, et des témoins et experts entendus lors du procès, sont connus pour avoir eu des contacts avec l’organisation terroriste FETO, auteur de la tentative de coup d’état repoussée du 15 juillet 2016 en Turquie.

"Ce procès et toutes les autres procédures qui y sont liées sont loin de porter un caractère juridique. Il est question d’une affaire purement politique. Nous considérons que ce procès est une attaque contre la souveraineté de la Turquie et nous le rejetons. Ceux qui ont accepté les fausses preuves préparées par une organisation terroriste, ont ainsi soutenu l'organisation terroriste, et non le droit. Nous ne pouvons accepter une telle attaque contre la justice et le système juridique turcs", a-t-il conclu.