Erdogan : "Le monde est plus grand que cinq"
Le président turc, Recep Tayyip Erdogan a déclaré, vendredi, concernant l'adoption de la résolution sur Jérusalem à l'Assemblée générale de l'ONU: "Nous rappelons une nouvelle fois que le monde est plus grand que cinq, et surtout, beaucoup plus grand qu'un [pays]."
Erdogan s'exprimait, vendredi, à l'occasion d'une réunion des cadres de son parti, au siège du Parti de la Justice et du Développement (AK Parti) à Ankara.
Il a assuré que la situation en Syrie et en Irak restait sous contrôle grâce au dialogue bénéfique instauré avec la Russie et l'Iran.
"A condition de respecter les sensibilités régionales, nous serions heureux de pouvoir travailler avec les Etats-Unis sur ces dossiers", a t-il lancé.
Au sujet de Jérusalem, le chef de l'Etat turc a indiqué que la décision américaine avait poussé vers l'impasse une situation déjà très compliquée dans la région.
"La Turquie, en tant que pays assurant la présidence tournante de l'Organisation de coopération islamique (OCI) a pris une initiative qui a abouti à la reconnaissance, par les pays membres, de Jérusalem comme capitale de la Palestine. Au Conseil de Sécurité des Nations-Unis, aucune décision n'a pu être prise en raison du veto américain. Lorsque nous disons "le monde est plus grand que cinq" c'est de cela qu'il est question" a t-il relevé.
Le président turc Erdogan a de nouveau rappelé que le fait de posséder des avions de chasse, des têtes nucléaires et un arsenal militaire ne faisait pas des Etats-Unis un pays fort, "vous n'êtes fort que si vous êtes juste", a t-il asséné.
Erdogan a fustigé l'attitude de la Maison Blanche qui avait menacé de rétorsions financières les pays qui voteraient en faveur de la résolution, rejetant la décision américaine sur le statut de Jérusalem lors de l'Assemblée Générale de l'ONU.
"Depuis quand a-t-on commencé à acheter les volontés démocratiques des personnes et des Etats? La démocratie n'est pas un système ou un régime où l'on achète les volontés" a t-il regretté.
Le leader turc a dit espérer que les Américains réévalueront et renonceront à cette décision erronée et illégitime, reconnue comme telle par l'ONU, avant de conclure: "Nous rappelons une nouvelle fois que le monde est plus grand que cinq, et surtout, beaucoup plus grand qu'un [pays]."