Erdogan : La Turquie n'est pas l'un de ces pays avec lesquels vous jouez
Recep Tayyip Erdogan a estimé que les mauvaises décisions et politiques appliquées par l'administration américaine sont en grande partie responsables de l'état dans lequel se trouve cette région.
"La Turquie n'est pas l'un de ces pays avec lesquels vous jouez" a lancé le président turc, Recep Tayyip Erdogan à l'adresse de l'Occident dans un discours prononcé, mardi, lors de la réunion hebdomadaire des députés du Ak Parti (parti de la Justice et du Développement) qu'il préside, au parlement turc à Ankara.
Après avoir félicité, Ismail Kahraman, reconduit en tant que président de l'Assemblée Nationale lors d'un suffrage exprimé hier lundi, Erdogan a rappelé que l'agenda de la Haute assemblée sera très chargé jusqu'aux élections de 2019.
"Chaque élection est pour nous, en plus d'un renouvellement de la confiance, l'occasion d'ouvrir de nouvelles voies et de passer à une vitesse supérieur" a-t-il assuré.
Erdogan a insisté sur le fait que son parti a été fondé pour servir le peuple turc et que depuis 15 années c'est la même sensibilité qui prédomine.
"La cause que nous servons est tellement grande qu'elle nous interdit d'entretenir des calculs personnels" a t-il affirmé, précisant qu'ils allaient continuer à travailler nuit et jour pour atteindre les objectifs fixés pour 2023.
Concernant le scandale vécu lors d'une manoeuvre de l'Otan en Norvège où le président Erdogan et le fondateur de la République de Turquie, Mustafa Kemal Ataturk étaient présentés comme des ennemis, Erdogan a fustigé la position qualifiée "d'anti-nationale" du principal parti d'opposition turque CHP dans cette affaire.
Au sujet de l'interpellation aux Etats-Unis de l'homme d'affaires franco-iranien, Reza Zarrab, le chef de l'Etat turc a affirmé qu'il s'agit d'un coup monté contre la Turquie, similaire à celui du 17-25 décembre (2013), où des membres de FETO, sous couvert du droit, ont tenté de déstabiliser la Turquie.
Erdogan a qualifié l'organisation terroriste PKK de "nid d'ordures" utilisé comme pions par les ennemis de la Turquie, à l'instar du FETO, rappelant que la Turquie est en mesure de résister à ses ennemis.
"Nous avons extirpé le FETO de notre pays, mais nous constatons que cette organisation poursuit tranquillement ses activités dans sa mère patrie" a t-il insisté, précisant que les plus grands dommages causés à la Turquie l'ont été par "ceux qui en apparence nous ressemblent".
Le leader turc s'est dit satisfait des position adoptées par l'Iran dans le conflit syrien rappelant qu'une réunion tripartite, Turquie, Russie et Iran se tiendra prochainement dans la ville russe de Sotchi.
Précisant que la Turquie entretient de bons rapports avec la France, Erdogan a exprimé sa volonté de développer les relations avec les autres pays européens.
Sur la situation au Moyen-Orient, Erdogan a estimé que les mauvaises décisions et politiques appliquées par l'administration américaine sont en grande partie responsables de l'état dans lequel se trouve cette région, précisant avoir partagé cette analyse avec les principaux intéressés et l'opinion publique à chaque occasion.
Recep Tayyip Erdogan a encore affirmé que l'opération Bouclier de l'Euphrate, lancée par la Turquie dans le nord de la Syrie contre l'organisation terroriste Daech, avait permis de démonter que cette organisation n'avait aucune assise solide.
"La Turquie a démontré au monde à quel point Daech était une structure creuse alors qu'ils étaient, pendant des années, présentés comme des monstres invincibles"
Et Erdogan de poursuivre :
"Nous savons qu'il n'est pas question ici de démocratie, de droits de l'Homme ou de la protection des opprimés. Les organisations terroristes sont utilisées pour redessiner, comme au siècle précédent, les plans de la région."
Erdogan a souligné le fait que la Turquie est la cible de nombreuses attaques politiques et économiques insidieuses avant de lancer, "Notre amitié est aussi sincère que notre hostilité est violente. La Turquie n'est pas l'un de ces pays avec lesquels vous jouez".