Erdogan : La Grèce doit se conformer aux décisions de la CEDH sur la minorité turque
- Le président turc a évoqué les droits et les luttes de la minorité turco-musulmane en Grèce, au second et dernier jour de sa visite historique en République hellénique
Le président turc a déclaré vendredi qu'Athènes devait mettre en œuvre les décisions européennes en matière de droits de l'homme en faveur des droits de la minorité turquo-musulmane dans la région de Thrace occidentale.
« Nous nous attendons à la mise en œuvre des décisions de la Cour européenne des droits de l'homme [CEDH]», a déclaré Recep Tayyip Erdogan lors de son déplacement dans la région qui abrite une minorité turco-musulmane d'environ 150 mille personnes.
Cette minorité devrait également pouvoir bénéficier du Traité de Lausanne de 1923, de l'acquis communautaire de l'Union européenne et du cadre international universel des droits de l'homme, a insisté le président Turc depuis Komotini ; la grande ville de Thrace occidentale, où il s’est rendu au second et dernier jour de sa visite historique en Grèce.
En vertu d'une décision de la CEDH en 2008, le droit des Turcs en Thrace occidentale d'utiliser le mot «turc» dans les noms des associations était garanti, mais Athènes n'a pas appliqué la décision, interdisant effectivement l'identité du groupe turc.
La résolution des problèmes des minorités rapprocherait, selon le président turc, Athènes et Ankara.
Pour Erdogan, « l'Etat grec ne devrait pas exiger des Turcs de s’assimiler ».
« Parce que jusqu'à ce jour, nous [la Turquie] n'avons demandé cela à aucun groupe ethnique, et nous ne le ferons pas », a-t-il justifié.
Le président turc a, à cet égard, rappelé que la Turquie a pris des mesures substantielles pour améliorer les conditions de vie de la minorité grecque en Turquie.
« Nous croyons que nous avons le droit de nous attendre à des attitudes similaires de la part de la Grèce", a-t-il déclaré.
- Un pont entre la Turquie et la Grèce
Plus tôt dans la journée, s'exprimant au lycée Celal Bayar à Komotini, Erdogan a qualifié la minorité turco-musulmane de Thrace occidentale de «pont» entre la Grèce et la Turquie.
Estimant que la minorité a gagné sa lutte pour la survie, elle qui est représentée par quatre parlementaires au parlement grec, Erdogan a félicité ses membres.
Selon lui, un grand rôle incombe à ces quatre législateurs. « Ils doivent faire entendre votre voix et vos problèmes », a-t-il estimé, car la résolution de ces problèmes se traduirait par plus de solidarité dans la société grecque.
Erdogan a également déclaré avoir eu des discussions fructueuses jeudi avec son homologue grec Prokopis Pavlopoulos et le Premier ministre grec Alexis Tsipras.
Le président turc est accompagné, lors de sa visite officielle en République hellénique, d’une importante délégation de hauts responsables turcs, y compris le vice-Premier ministre, Hakan Cavusoglu, le ministre de l’Intérieur,
Suleyman Soylu, le ministre de la Justice, Abdulhamit Gul, le ministre des Affaires Européennes, Ömer Çelik, le ministre de l'Economie Nihat Zeybekci le chef d'état-major des forces armées turques, Hulusi Akar et le ministre de l'Energie et des Ressources naturelles, Berat Albayrak.
Le vice-ministre grec des Affaires étrangères, Georgios Katrougalos, et le vice-ministre grec des Affaires étrangères, Ioannis Amanatidis, accompagnent également le président Erdogan dans sa tournée grecque.