Erdogan appelle le Conseil de sécurité et l'ONU à faire le nécessaire à l'égard de Jérusalem
- Sinon, Ankara mobilisera tous les outils juridiques disponibles
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a appelé le Conseil de sécurité et les Nations Unies à assumer leurs responsabilités à l'égard de Jérusalem à la suite de la décision américaine de reconnaître la Ville sainte occupée comme capitale d’Israël.
Le dirigeant turc a lancé cet appel, dans un discours prononcé lors de sa participation, samedi, à la sixième conférence générale de la branche du Parti de la Justice et du Développement (au pouvoir), dans la province de Yalova, dans l’ouest de la Turquie.
« Le Conseil de sécurité et les Nations Unies doivent faire le nécessaire, sinon, nous mobiliserons tous les outils juridiques », a lancé le président turc.
« Nous n'allons pas arrêter de défendre Jérusalem parce qu’Israël ne le souhaite pas », a-t-il renchéri.
Le 6 décembre, le président américain Donald Trump a annoncé que son pays reconnaissait officiellement Jérusalem (avec ses parties est et ouest) comme la capitale d'Israël et entreprendrait de transférer son ambassade de Tel-Aviv à la ville sainte occupée.
Catégoriquement rejetée par les pays arabes et musulmans, la décision américaine unilatérale a suscité de vives préoccupations et admonestations à travers le monde.
Plus tôt dans la journée, le porte-parole de la présidence turque Ibrahim Kalin a souligné la nécessité de poursuivre les efforts pour faire face à la décision unilatérale de Trump et pour obtenir son annulation de la part de l’Organisation des Nations unies.
Dans une tribune publiée par la version anglophone du journal turc « Daily Sabah », Kalin a insisté sur l’importance du processus onusien pour révoquer la décision de Trump, « en dépit du véto que Washington opposera certainement ».
Le président Erdogan a également évoqué la situation dans le nord de la Syrie. « Nous ne permettrons pas l'établissement d'un Etat terroriste en Syrie parce que les Etats-Unis y ont d’autres projets », a-t-il lancé.
Ankara critique le soutien apporté par Washington aux combattants du PYD-YPG ; filiale syrienne de l’organisation terroriste PKK.
Dans le dossier irakien, le président turc a souligné que son pays « ne resterait pas indifférent aux tentatives de diviser l'Irak sur des bases sectaires et ethniques ».
Aucune conduite qui porterait atteinte à l’indépendance de la Turquie et de son peuple, ne sera permise, qu’elle émane de l'Union européenne, de l'OTAN ou de toute autre force, a insisté le dirigeant turc.
Erdogan a conclu par rappeler le soutien immuable de la Turquie à tous les opprimés du monde.
« De la même manière que nous avons soutenu hier le combat de nos frères en Bosnie et dans le Caucase, nous continuerons aujourd'hui à le faire partout dans le monde. Nous n'abandonnerons jamais cette posture qui nous vient de notre passé », a-t-il promis.