Enquête après la «mort suspecte» d’un ressortissant algérien en Espagne

- Vendredi dernier un ressortissant algérien est mort dans un centre d’internement dans le sud de l’Espagne.

Enquête après la «mort suspecte» d’un ressortissant algérien en Espagne

Le ministre algérien de la justice, Tayeb Louh, a révélé jeudi qu’une enquête a été ouverte par le parquet pour déterminer les circonstances exactes de la mort, vendredi dernier, d’un ressortissant algérien dans un centre d’internement dans le sud de l’Espagne.

«Le ressortissant algérien est mort dans des conditions troubles, ce qui commande l’ouverture d’une enquête », a affirmé le ministre en réponse à une question d’un sénateur.

Mohammed Boudarbala, âgé de 36 ans, a été retrouvé mort vendredi dans sa cellule de prison à Archidona, en Andalousie.

Cette prison, décriée par de nombreuses associations espagnoles, est utilisée depuis plusieurs semaines par les autorités espagnoles comme centre de rétention pour étrangers en situation irrégulière.

Selon la police espagnole citée par des agences étrangères, le ressortissant algérien était mort «après s’être pendu à l’aide d’un drap ». Une version que rejette son frère Ahmed.

«J’étais en contact avec mon frère tous les jours, je l’appelais, il se plaignait de la nourriture et du froid, mais pas de la vie », a déclaré mardi Ahmed Bouderbala à des journalistes lors d’une conférence organisée à Malaga par une association, la «Plateforme citoyenne contre le centre de rétention d’Archidona », et dont les propos ont été repris par plusieurs journaux.

Selon lui, les «circonstances de la mort de son frère sont peu claires », non sans évoquer des violences qu’il aurait subi, lui et d’autres migrants, de la part de la police espagnole peu avant sa mort.

Sur les réseaux sociaux, la mort de ce ressortissant, originaire de Mostaganem, dans l’ouest du pays, point de départ de nombreux « harragas », ces jeunes qui traversent, faute de perspectives, la méditerranée à bord d’embarcations de fortune pour rejoindre l’Europe, a provoqué un tollé.

Selon le quotidien francophone, Liberté, dans sa version de jeudi, Mohamed Bouderbala a été intercepté en novembre dernier aux larges des côtes sud de la péninsule ibérique et interné depuis en compagnie de 500 autres « harragas ».

«Seule l’enquête déterminera les circonstances exactes de son décès », a insisté Tayeb Louh.

Mercredi, le ministre algérien des affaires étrangères, Abdelkader Messahel, a reçu les parents et la famille de la victime.

Il les a mis au courant de « tout ce qui a été entrepris par l'Ambassade d'Algérie à Madrid et par la représentation consulaire de l'Algérie à Alicante, en collaboration avec les autorités espagnoles pour mettre toute la lumière sur ce drame qui a endeuillé la famille et qui a suscité l'émoi dans le pays », selon un communiqué du ministère repris par l’agence officielle, APS.

D’après le texte, le chef de la diplomatie algérienne a assuré également les membres de la famille de feu Mohamed Bouderbala de la mobilisation par les services consulaires de l'Algérie en Espagne «de l'ensemble des moyens requis pour le rapatriement de la dépouille mortelle et sa remise à la famille dès que les procédures liées à l'enquête seront achevées en Espagne et en Algérie».

Aussi, dans le cadre de cette même affaire, le Chargé d'affaires du Royaume d'Espagne à Alger a été reçu dans la matinée au ministère des Affaires étrangères, a ajouté le texte sans fournir d’autres précisions.

Par ailleurs, Tayeb Louh a annoncé également l’ouverture d’une enquête concernant la mort « suspecte » de deux ressortissants algériens, il y a quelques jours, à Marseille dans le sud de la France.

Mais il n'a pas précisé s'ils étaient en situation irrégulière.