Egypte: Morsi condamné à 3 ans de prison dans l’affaire «Outrage à magistrat»
Un tribunal au Caire a condamné, samedi en première instance, Mohamed Morsi, premier président égyptien civil démocratiquement élu, et 19 autres personnes à 3 ans de prison dans l’affaire «Outrage à magistrat», a-t-on appris de source judiciaire.
La source a déclaré que la Cour pénale du Caire a condamné, samedi, Morsi et 19 autres personnes, dont des politiciens connus, à trois ans de prison, en 5 autres à une amende, notamment l’activiste Alaa Abdelfattah condamné à 30 mille livres égyptiennes (1700 dollars américains), après avoir été reconnus coupables d’outrage à un magistrat.
Le tribunal a également décidé d’imposer à 22 accusés le paiement d’une indemnisation provisoire d’1 million de livres (56 mille dollars américains) et à Mohamed Morsi le paiement d’une somme de deux millions de livres (113 mille dollars américain), au profit du club des magistrats (instance représentant les juges en Egypte).
La même source a indiqué que les 25 accusés peuvent interjeter appel, cependant, les indemnisations ne seraient versées qu’après l’émission d’un jugement définitif ou au cas où les accusés ne contestent pas la décision du tribunal dans un délai de 60 jours.
Les accusés avaient été transférés à la cour pénale, le 19 janvier 2014, tandis que le premier procès n’avait été tenu que le 23 mai 2015, avant de prononcer le verdict, aujourd’hui samedi.
Cette affaire implique des politiciens et des activistes partisans et opposants du régime actuel en Egypte.
Ecoperont de 3 ans de prison, à côté de Morsi, plusieurs autres personnalités, dont Saad el-Katatni, ancien président du parlement, Mohamed Mahsoub, ancien président jugé par contumace, Issam Soltane, vice-président du parti al-Wassat (opposant en prison).
Mohammed al-Beltaji (dirigeant dans le groupe des Frères musulmans), Mahmoud Khediri (symbole de la réforme juridique et ancien juge en prison), Montasser el-Zayat (avocat connu), Abdelhalim Kendil (journaliste connu) et Abderrahmane Youssef, fils de Youssef al-Qaradawi sont également soumis à la même punition.
Le correspondant d’Anadolu a rappelé, dans ce contexte, qu’il s’agit du 4ème verdict contre Morsi, dans les 6 affaires qui l’impliquent.
Le 21 mai dernier, Morsi a été intégré, conformément à un jugement définitif du tribunal, dans la « liste du terrorisme » et condamné, le 16 septembre dernier, à 25 ans de prison dans l’affaire communément appelée affaire d' «Intelligence avec le Qatar».
Il avait également été condamné à 20 ans de prison, le 22 octobre 2016, dans l’affaire des « événements du palais présidentiel al-Ittihadiya ».
D’autre part, le tribunal reprend deux affaires de Morsi, dont les verdicts avaient été annulés par la cour d’appel.
La première concerne « la fuite de prison », dont le procès est reporté pour le 3 janvier prochain et la deuxième est relative à « l’intelligence avec Hamas », dans laquelle Morsi a été condamné à 25 ans de prison, comme jugement préliminaire. L’audience de cette affaire est reportée au 8 janvier prochain.