Chahed :Le gouvernement poursuivra la "guerre" contre la corruption en dépit des forces réfractaires
- Le Chef du gouvernement tunisien considère la lutte contre la corruption comme importante pour tous les Tunisiens, et la qualifie de "mère de toutes les batailles".
Le Chef du gouvernement tunisien, Youssef Chahed, a promis, samedi, de poursuivre la lutte contre la corruption durant l'année 2018.
Qualifiant l'opération de "mère de toutes les batailles ", il a indiqué que cette campagne fait face à une vague de doutes et à des forces réfractaires dont il n'a pas dévoilé l'origine.
Le Premier ministre tunisien a fait son annonce en marge de la clôture du 2ème Congrès National de Lutte Contre la Corruption.
Ont paris part à ce congrès de deux jours, des ministres, des députés, le Représentant Résident du PNUD en Tunisie, Diego Zorrilla et des dizaines de représentants d'associations nationales et internationales et d'ambassadeurs de pays étrangers.
"La guerre contre la corruption en Tunisie se poursuivra en 2018 afin de cibler les personnes impliquées et suspectées de corruption, et ce avec l'Instance Nationale de Lutte Contre la Corruption (INLUCC), toutes les associations et les Tunisiens, en dépit des forces réfractaires", a annoncé Youssef Chahed.
Et Chahed d'ajouter : "La lutte contre la corruption ne concerne pas uniquement le gouvernement, mais tous les Tunisiens. C'est la mère des batailles".
" Nationale de Lutte Contre la Corruption et les associations concernées par la lutte contre ce phénomène jouent un rôle clé dans cette guerre", a-t-il souligné.
En mai dernier, le gouvernement tunisien a lancé une campagne d'arrestations et a décidé du gel des avoirs d'une vingtaine d'hommes d'affaires dans le cadre de la guerre contre la corruption, mise en doute par les partis de l'Opposition.
Chawki Tabib, le président de l’INLUCC, a de son côté demandé au gouvernement d'augmenter le soutien accordé aux organismes de lutte contre la corruption.
Dans des déclarations médiatiques accordées en marge du 2ème Congrès National de Lutte Contre la Corruption, Chawki Tabib a affirmé que "l'investissement dans la lutte contre ce fléau (la corruption) est rentable et est doublement avantageux car il permet de lutter contre la marginalisation et la pauvreté et est un important levier pour le développement".
"La locomotive de la transition démocratique en Tunisie ne fonctionnera pas et ne surmontera pas la situation économique difficile à laquelle elle fait face sans une lutte sérieuse contre le phénomène de la corruption", a-t-il noté.
Le 9 décembre 2016, les présidences du gouvernement et du parlement tunisiens, un représentant du pouvoir judiciaire et de l'INLUCC, le syndicat national des journalistes tunisiens ainsi qu'un représentant de la société civile ont signé la Charte de la Stratégie Nationale de Bonne Gouvernance et de Lutte Contre la Corruption en Tunisie 2016 - 2020.
Le 23 novembre, l'INLUCC a publié son premier rapport annuel sur la lutte contre la corruption et a annoncé avoir livré 94 dossiers de corruption à la justice entre mai et décembre 2016, après avoir fait le tric de 14.000 dossiers".
Selon le même rapport, "l'INLUCC a examiné, depuis 2011, 5308 dossiers liés à la corruption et la dilapidation de fonds publics sous le régime de l'ancien président Zine el-Abidine Ben Ali (1987/2011). 47 de ces dossiers hérités de la Commission d'enquête et d'investigation, ont été renvoyés à l'Instance Vérité et Dignité (indépendante créée en 2011).
Selon l'indice de perception de la corruption publié par l'ONG Transparency International en 2016, la Tunisie figure à la 75ème place sur une liste internationale comprenant 176 pays, à la 8ème place dans le monde arabe et à la tête du classement au niveau du Maghreb.