Cameroun: Le Gouvernement prépare une riposte contre les activistes anglophones
-Cette réaction fait suite à l'attaque perpétrée dans la nuit de mardi à mercredi par des activistes anglophones et qui a coûté la vie à quatre militaires camerounais.
Le gouvernement camerounais prépare une riposte appropriée pour rétablir le calme dans les régions anglophones, secouées depuis plus d'une année par une profonde crise, a annoncé le porte-parole du gouvernement et ministre de la Communication, Issa Tchiroma.
Cette réaction fait suite à l'attaque perpétrée dans la nuit de mardi à mercredi par des activistes anglophones et qui a coûté la vie à quatre militaires camerounais.
S'exprimant, mercredi soir, en conférence de presse, Tchiroma a indiqué "dans la nuit du 28 au 29 novembre 2017, des terroristes lourdement armés ont attaqué les éléments de nos forces de défense déployés dans le cadre d’une mission de protection de l’intégrité territoriale de notre pays à hauteur de la localité d’Agborkem German, département de la Manyu, dans la région du Sud-Ouest".
L'attaque a fait quatre morts parmi les militaires du 22ème Bataillon d’infanterie motorisé de l'armée, a précisé la même source.
"Les assaillants qui se réclament de la branche armée du mouvement sécessionniste dénommée « Southern Cameroons Ambazonia Consortium United Front » ( SCACUF), ont probablement progressé à bord de pirogues, se fondant dans le trafic fluvial particulièrement dense dans cette zone, en raison de la forte présence de pêcheurs et de commerçants", a précisé le ministre camerounais.
Cette autre attaque porte à huit le nombre de militaires et gendarmes tombés sous le feu des sécessionnistes, a encore ajouté le responsable camerounais.
Tchiroma estime, en outre, que "cette escalade de la violence et de tueries aveugles, particulièrement dirigées contre ceux à qui la République a confié la défense de l’intégrité territoriale et la sécurité des personnes et des biens situés à l’intérieur de son territoire, interpelle plus que jamais les communautés nationale et internationale, pour que chacune en ce qui la concerne, puisse prendre la mesure de la situation prévalant actuellement dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun".
dénonçant le silence organisations de défense des droits de l’Homme "si promptes à la stigmatisation lorsqu’il s’agit de la diriger contre les autorités publiques et les forces de défense et de sécurité", le ministre camerounais a annoncé que "le gouvernement prendra donc toutes ses responsabilités, afin de libérer les citoyens de ces régions ( anglophone-ndlr) de l’état de captivité, de terreur et de psychose que leur oppose l’idéologie anti-républicaine véhiculée par les sécessionnistes".
Face à cette menace persistante,"le Gouvernement prépare une riposte à la mesure de ces défis, à la mesure de sa responsabilité, celle qui consiste à ramener le calme dans ces régions du pays", a souligné le responsable camerounais.
La crise dite anglophone s'est déclenchée depuis octobre 2016 dans les deux régions anglophones du Cameroun ( Nord-ouest et Sud-ouest).
La minorité anglophone, qui représente environ 20 % des 22 millions de Camerounais, répartie dans les deux régions, proteste contre ce qu'elle appelle sa « marginalisation » par rapport aux francophones repartis dans les huit autres régions du pays.
Les séparatistes anglophones défendent la proclamation d'un nouvel État indépendant l’«Ambazonie ».