Bujumbura rejette l’élection d’un Rwandais à la tête du Parlement de la Communauté est-africaine
-Ils avancent que l'élection s'est faite sans que le quorum soit atteint
Les neuf députés burundais du parlement de la Communauté d’Afrique de l’est (CAE) ont rejeté, mercredi, l’élection du Rwandais Martin Ngoga, à la tête de cette assemblée.
" Le 19 décembre 2017, le parlement de la CAE a élu son président alors que deux membres de la Communauté à savoir le Burundi et la Tanzanie étaient absents dans la salle et ceci est une grave violation de l’article 53.1 qui régit la Communauté. L’élection ne devrait pas avoir lieu sans que le quorum soit atteint", expliquent les députés dans un communiqué publié mercredi et dont Anadolu a reçu copie.
Ils indiquent, en outre que "le traité qui régit la CAE a été violé en élisant le président de l’assemblée en l’absence de deux états parties et considère l’élection du président comme nulle".
Les députés burundais estiment, en outre que le choix du nouveau président devrait respecter le principe de la rotation. Ils rappellent à ce propos que «selon l’article 53.1 du traité de la Communauté d’Afrique de l’est, le président du parlement est élu selon le principe de rotation".
La CAE n’a pas encore réagi.
Martin Ngoga a été élu, mardi, au deuxième tour comme Président du parlement de la Communauté pour un mandat de cinq ans.
Le Parlement de la Communauté d’Afrique de l’est est un organe législatif régional qui compte neuf députés de chacun des six pays membres à savoir le Kenya, l’Ouganda, la Tanzanie, le Soudant du Sud, le Rwanda et le Burundi.
Martin Ngoga succède à un Ougandais (2012-2017) qui avait relayé un Kényan à ce poste (2007-2012.).
Le Burundi s’attendait à la présidence de ce parlement suivant le principe de rotation. Il est à noter que le Secrétariat Général de la CAE est assumé par un Burundais, Libérat Mpfumukeko, élu en mars 2016.
Les relations entre le Burundi et le Rwanda n(ont cessé de se détériorer depuis avril 2015, date du déclenchement de la crise politique et sécuritaire au Burundi.
Bujumbura accuse Kigali d’abriter ses opposants et de les entraîner militairement en vue de renverser le régime de Pierre Nkurunziza. De son côté, Kigali accuse Bujumbura d’être de mèche avec les rebelles rwandais accusés d’avoir perpétré le génocide de 1994.