Amnesty International : Les Rohingyas, victimes d’une "politique d’apartheid"
« Les autorités imposent des restrictions sur tous les niveaux de la vie des Rohingyas et les obligent à vivre dans l’isolement », a déclaré la directrice des recherches à Amnesty.
Amnesty International a déclaré, mardi, que les musulmans Rohingyas au Myanmar sont victimes « d’une politique d’apartheid ».
L’organisation internationale, qui enquête sur les causes de la violence commise contre les Rohingyas au Myanmar, a souligné que cette minorité musulmane dans un pays de majorité bouddhiste, souffre d’un système de discrimination semblable à l’apartheid.
Le membre de l’équipe d’enquête sur la crise du Myanmar à Amnesty, Elise Tillet, a déclaré, lors d’une conférence de presse à Jakarta, que le gouvernement du Myanmar considère les Rohingyas comme des étrangers.
Il a ajouté que «la discrimination est enracinée dans les lois du pays ».
La directrice des recherches au sein de l’organisation, Anna Neistat, a indiqué, dans un rapport publié mardi, que « la campagne violente de nettoyage ethnique, menée par les forces sécuritaires, les trois derniers mois, reflète cette politique ».
Elle a ajouté que deux ans d’enquête avaient révélé que les autorités « imposent des restrictions sur tous les niveaux de la vie des Rohingyas et les obligent à vivre dans l’isolement ».
« Les Rohingyas sont obligés de lutter pour bénéficier des services de l’éducation et de la santé, et de quitter leurs villages dans certaines régions », a-t-elle poursuivi, ajoutant que la situation actuelle correspond par toutes ses caractéristiques « au crime de l’apartheid ».
Depuis le 25 août, l'armée du Myanmar et les milices bouddhistes procèdent à des exécutions et des attaques contre les musulmans Rohingyas dans l’Etat d’Arakan, tuant des milliers d'entre eux, selon des sources et des rapports locaux et internationaux concordants.
Le gouvernement du Myanmar considère les musulmans Rohingyas comme des « immigrants illégaux » du Bangladesh, tandis que les Nations Unies les classent comme la «minorité la plus persécutée du monde».