Ambassadeur turc à Tunis: La décision de Trump est "inacceptable et inéquitable"
- Invitée à une émission d’une télévision tunisienne consacrée à Jérusalem, Omer Faruk Dogan a appelé à faire preuve de calme et à faire prévaloir une solution diplomatique
"Al-Quds (Jérusalem) est une ligne rouge pour le peuple turc, qui a servi cette ville Sainte pendant plus de quatre siècles", a affirmé l’ambassadeur de la République de Turquie en Tunisie, Ömer Faruk Doğan.
L’ambassadeur turc, s’exprimait, mercredi soir, sur le plateau d’une émission intitulée "Jérusalem est la nôtre", de la chaine de télévision tunisienne privée, "Nessma TV".
L’émission a été organisée pour recueillir les avis et réactions des acteurs de la société politique et civile et de diplomates accrédités en Tunisie, au lendemain de la décision annoncée par le président américain, Donald Trump, de reconnaître Jérusalem comme capitale de l’Etat d’Israël" et de transférer l’ambassade de son pays de Tel-Aviv à la ville Sainte.
Doğan a indiqué qu’une «pareille décision provoquerait une escalade dans la région du Moyen-Orient et anéantirait les efforts de relance du processus de paix», soulignant que c’est un sujet qui concerne aussi bien les populations et les pays musulmans que l’Humanité et l’opinion publique internationale.
L’ambassadeur a tenu à rappeler, à cet égard, que le président turc, Recep Tayyip Erdoğan, avait déclaré, mardi, que "Jérusalem est une ligne rouge pour les Musulmans ».
Dogan a, abondé dans ce sens en rappelant la position du président turc, qu’une telle décision, alors que les droits des Palestiniens sont bafoués tous les jours, ne revient pas, seulement à soutenir la politique d’Israël, mais qu’elle représenterait une violation de plus du droit international.
"Al-Quds, ville sainte de l’Humanité, revêt une importance primordiale, non seulement pour les protagonistes du conflit, mais aussi pour les fidèles des trois religions monothéistes", a indiqué Doğan, mettant en exergue la nécessité de «préserver le statut de la ville Sainte et de respecter les résolutions internationales y afférentes, qui stipulent que ce statut doit être tranché lors des négociations pour le règlement final».
"Nous considérons que cette décision est inacceptable et inéquitable et nous appelons à cet égard, à garder le clame et à faire preuve de retenue, eu égard aux crises et aux tensions profondes que connaît la région du Moyen-Orient ainsi qu’aux nombreux risques qui rendent impératif d’éviter tout ce qui pourrait enflammer les sentiments d'injustice et de frustration et qui alimenteraient l'extrémisme et le terrorisme", a expliqué l’ambassadeur turc en Tunisie.
L’ambassadeur a, par ailleurs, rappelé que le président Erdoğan, qui assure la présidence tournante de l’Organisation de la Coopération Islamique (OCI), a appelé à la tenue d’un Sommet extraordinaire de l’Organisation panislamique, mercredi prochain à Istanbul, sommet qui sera consacré exclusivement à Jérusalem.
Mercredi dernier, le président américain Donald Trump a annoncé dans un discours télévisé depuis la Maison Blanche, la reconnaissance officielle de son pays de Jérusalem comme capitale d'Israël et le transfert de l'ambassade de son pays de Tel-Aviv à la ville occupée.
Une déclaration qui a provoqué un tollé général et une réaction en chaîne aussi bien au plan officiel que populaire partout dans le Monde arabe et musulman et des inquiétudes et des mises en garde internationales. .