Yildirim: Probable levée de l'état d'urgence en Turquie bientôt
- Pour le PM turc, l'objectif des forces turques est d'assécher les foyers du terrorisme là où ils se situent, même si pour cela il est nécessaire d'intervenir à l'extérieur des frontières
Le Premier ministre turc, Binali Yildirim a annoncé que l'état d'urgence sera bientôt levé en Turquie, une fois le nouveau cabinet ministériel formé.
Invité à la Table des Éditeurs de l'Agence Anadolu (AA) à Ankara, jeudi, Yildirim a commenté la lutte antiterroriste que mène son pays.
Il a tout d'abord affirmé qu'un décret loi sera publié vendredi, permettant de renforcer les dispositions pour poursuivre efficacement la lutte antiterroriste, ce qui, a-t-il assuré, devrait mettre un terme à l'état-d'urgence une fois le nouveau cabinet installé.
"Le nouveau cabinet sera dévoilé lundi et l'état d'urgence arrivera ainsi à son terme", a insisté Yildirim.
Il a souligné les profonds changements réalisés en matière de lutte contre le terrorisme, précisant que le gouvernement avait opté pour la méthode offensive.
"Dans la lutte contre le terrorisme, nous avons testé une toute autre méthode ces deux dernières années, a-t-il expliqué. Particulièrement après la tentative de coup d'État du 15 juillet 2016, nous avons pris cette décision en ce qui concerne la lutte contre le terrorisme, 'la méthode offensive sera privilégiée à la défensive'."
Pour le chef du gouvernement, l'objectif est d'assécher les foyers du terrorisme là où ils se situent, même si pour cela il est nécessaire d'intervenir à l'extérieur des frontières.
"Le terrorisme doit être neutralisé là où il se trouve, a-t-il martelé. C'est ce que nous avons fait, dans une zone de 400 km séparant la Méditerranée de l'Ouest de l'Euphrate (Syrie)."
Et Yildirim d'ajouter: "Maintenant, nous sommes sur le terrain en Irak dans une zone de 350 km carrés, de la frontière iranienne à Habour, en passant par Qandil."
Il a notamment souligné la nécessité de mener une lutte ininterrompue contre le terrorisme: "La lutte contre le terrorisme ne peut être indexée aux élections. C'est une question existentielle pour la Turquie."
Concernant l'accord de collaboration signé avec les États-Unis au sujet de Manbij en Syrie qui prévoit le retrait total des terroristes du YPG de cette ville à majorité arabe, Yildirim a assuré qu'aucune menace provenant de cette organisation ne serait être tolérée peut importe d'où elle provient.
"Nous collaborons avec les États-Unis à Manbij, mais nous leur disons clairement 'nous ne voulons aucune menace provenant de l'Est de l'Euphrate'", a t-il insisté.
Yildirim a également assuré que tout les procès impliquants des putschistes de premier plan du FETO seraient terminés avant la fin de l'année.
"Les procès des individus impliqués directement dans la tentative sont en grande partie terminés, a-t-il indiqué. Je pense qu'avant la fin de cette année, ils seront tous achevés."
Pour le chef du gouvernement turc, les États-Unis doivent adresser un signal fort s'ils souhaitent une normalisation des relations entre les deux pays.
"Pour la normalisation de nos relations avec Washington, des décisions importantes doivent être prises par les Américains", a-t-il déclaré, faisant référence à l'extradition du chef de l'organisation terroriste FETO, Fetullah Gulen, en exil volontaire en Pennsylvanie, depuis une vingtaine d'années.
"Pourquoi les américains sont réticents à ce point au sujet de FETO, cette question doit être posée, a-t-il fustigé. Que le chef de l'organisation terroriste (Fetullah Gulen), responsable de tant de choses, puisse couler des jours paisibles et poursuivre ses activités sans aucune restriction, est inacceptable pour le peuple turc."
"Le président abordera avec les États-Unis tous les sujets, dont celui du FETO, lors des réunions qui se tiendront à Bruxelles les 12 et 13 juillet", a conclu Yildirim.