"Une telle ingérence n'est pas saine et n'apportera pas de solution au Vénézuela"
- Le MAE turc, Cavusoglu a critiqué la décision du Parlement européen de reconnaître Juan Guaido comme "président par intérim légitime" du Vénézuela
Le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, à critiqué le Parlement européen qui a reconnu Juan Guaido comme "président par intérim légitime" du Vénézuela.
En marge de la réunion informelle des ministres des affaires étrangères des pays de l'Union européenne (UE), qui se déroule actuellement en Roumanie, Cavusoglu a répondu aux questions des journalistes.
Le Parlement européen a voté, jeudi, en faveur de la reconnaissance du leader de l'opposition vénézuélienne, Juan Guaido, comme "président par intérim légitime" de son pays.
"Une telle ingérence n'est pas saine et n'apportera pas de solution. Elle n'aura seulement pour effet d'approfondir le problème. Il peut même conduire jusqu'à une guerre civile", a estimé Cavusoglu, notant que la Turquie n'approuve pas ce type de décision.
Le chef de la diplomatie turque a déclaré que les pays doivent abandonner de supporter une partie et doivent favoriser le dialogue à l'intérieur et avec le Vénézuela.
"[Le président vénézuélien, Nicolas] Maduro est arrivé au pouvoir par des élections. Ainsi, personne ne doit être irrespectueux envers la volonté du peuple vénézuélien", a-t-il encore dit.
Par ailleurs, Cavusoglu a indiqué que la solution du problème au Vénézuela repose dans le dialogue et la coopération.
"Si nous nous focalisons à résoudre le problème au lieu de favoriser la polarisation, nous apporterons plus de soutien au Vénézuela et au peuple vénézuélien", a-t-il poursuivi.
Cavusoglu s'est ensuite exprimé concernant le mécanisme mis en place par l'Allemagne, la France et le Royaume-Uni afin de continuer de commercer avec l'Iran malgré les sanctions américaines.
"Nous estimons que ces problèmes seront surmontés avec davantage de dialogue et de coopération. Les sanctions en lien avec le commerce n'affecte pas seulement l'Iran mais de nombreux pays, dont les pays européens et le Japon. Ainsi, nous estimons positivement les démarches de l'UE face à cette attitude des États-Unis",a-t-il dit.
"Il faut que les États-Unis abandonnent ces décisions", a-t-il lancé, soulignant être opposé à ce type de sanctions, quelque soit le pays qui y est confronté.
Enfin, le ministre turc s'est exprimé concernant l'adhésion de la Turquie à l'UE.
"La Roumanie a toujours soutenu, de manière permanente, l'adhésion de la Turquie à l'UE. Nous estimons qu'en cette période, (présidence tournante de l'UE assuré par la Roumanie), nos relations se normaliseront davantage. Les échanges se poursuivront", a-t-il assuré.
Cavusoglu a indiqué qu'à l'instar de la Bulgarie, la Roumanie a aussi évoqué la réalisation d'un sommet et qu'ainsi la Réunion du Conseil de Partenariat Turquie-UE se tiendra, le 15 mars, à Bruxelles.
Le chef de la diplomatie turque a remercié la Roumanie pour sa position et son soutien.
Il a conclu en indiquant que la réunion Gymnich permettra de traiter des sujets relatifs à "la Syrie, la Chine, la politique d'élargissement de l'UE."