Turquie: Le tourisme médical, un secteur en pleine expansion
- Destination convoitée dans le monde entier pour les prestations sanitaires qu’elle assure, la Turquie prévoit d’accueillir plus de 800 mille patients étrangers et d’atteindre les 8 milliards de dollars de recettes, rien que pour l’année 2018
Destination convoitée dans le monde entier pour les prestations sanitaires qu’elle assure, la Turquie prévoit d’accueillir plus de 800 mille patients étrangers et d’atteindre les 8 milliards de dollars de recettes, rien que pour l’année 2018.
À l’occasion de la semaine du tourisme, Emin Cakmak, président du Conseil turc de développement du tourisme de santé, a fait part à Anadolu (AA) de ses observations quant aux développements relatifs au tourisme médical.
Indiquant que le tourisme médical est l’un des secteurs à s’être le plus rapidement développé au cours des dix dernières années, Cakmak a souligné la haute contribution du secteur à l’économie du pays.
Pour illustrer concrètement ses propos, le président a précisé qu’un touriste qui arrive en Turquie pour profiter de la mer, la plage et le soleil dépense environ 650 dollars lors de son séjour.
«En 2016, nous avons accueilli 751 mille touristes contre 765 mille en 2017, a-t-il fait savoir. Les dépenses moyennes, par personne, de ces touristes de santé s’élevaient à plus de 9 mille dollars. La part du tourisme médical dans l’économie est de 7,2 milliards de dollars.»
Il ajoute que le tourisme médical ne se limite pas uniquement à la médecine.
«Le Spa & Wellness, le tourisme thermal, le tourisme à l’âge de la retraite, le tourisme sans barrière, la nutrition saine et la vie active avancée, sont les segments du tourisme de santé, a poursuivi Cakmak. Alors que le tourisme de masse a été rapidement affecté par toutes sortes d'événements, le tourisme médical a augmenté en 2015, 2016 et 2017 et ce, même dans les périodes difficiles. L’avenir du tourisme de santé est brillant. Grâce aux investissements réalisés, les hôpitaux publics ont été dotés d’infrastructures destinées à accueillir les patients étrangers».
Le président a également partagé ses attentes concernant l’avenir. il a indiqué que la Turquie, grâce aux investissements mais aussi son expérience, se développera davantage chaque année et accueillera 2 millions de touristes en 2023.
«Nous atteindrons les 20 milliards de dollars de recettes bien avant 2023», s’est-il réjoui.
Le président partage que de nouveaux hôpitaux permettront de multiplier les capacités d’accueil par deux voire trois. Une nécessité au regard des difficultés actuellement rencontrées.
«Les hôpitaux privés ne sont plus en mesure d’accueillir de nouveaux patients, a-t-il noté. Nous n'avons pas assez de places à istanbul (Nord Ouest), Ankara (Centre) Antalya (Sud) et izmir (littoral Ouest). Nos blocs opératoires et nos chambres réservées aux patients étrangers sont pleins», dit-il pour souligner l’importance de l’ouverture de nouveaux hôpitaux.»
- 9 à 10 mille dollars de dépenses par personne
Cette année environ 810 mille touristes sont attendus, a précisé le président, ce qui équivaut à 8 milliards de dollars de recettes soit 9 à 10 mille dollars de dépenses par personne.
En dix ans le nombre d’hôpitaux disposant de licence pour la réalisation des greffes a nettement augmenté au sein du pays, de sorte que les domaines de la transplantation se sont diversifiés.
«Avec la technologie et les investissements, le ministère de la santé a accrédité des centres hospitaliers intervenant dans la greffe du foie, la greffe de cellules souches ainsi que la transplantation de moelle osseuse, a-t-il indiqué. À mesure que la capacité d’accueil des patients étrangers augmente, nos revenus augmentent. C’est plus particulièrement le cas lorsque nous recevons des cas assez importants (...). Notre objectif est de prendre en charge des cas lourds, à l’instar du cancer, la chirurgie et les cas de transplantation».
- 100 mille touristes par an pour la greffe de cheveux
Cakmak a confié que la Turquie accueille jusqu’à 100 mille touristes par an dans le cadre de la greffe de cheveux. il ajoute que le pays est l’une des meilleures destinations à ce niveau.
En ce qui concerne les investissements à réaliser, le président indique que le tourisme de santé doit aussi s’orienter vers le secteur thermal. il ajoute que des centres de physiothérapie et de réhabilitation doivent être inclus dans les centres thermaux citant l’exemple très réussi du centre Karahayit à Pamukkale (Ouest).
Cakmak a également fait savoir qu’un règlement du ministère de la santé prévoit l’intégration des centres de physiothérapie et de réhabilitation dans les hôtels afin de pouvoir accueillir les touristes de santé pendant toute l’année.
Enfin, les services de santé sollicités par les touristes changent en fonction de la région d’où ils proviennent explique Cakmak.
«La régions du Golfe favorisent la greffe de cheveux et l'esthétique, les européens choisissent l’esthétique, les soins dentaires et ophtalmologiques et la plupart des pays allant des Balkans à la Mongolie viennent pour des cas graves comme l'oncologie et la transplantation, a-t-il affirmé. Nous recevons de l’Afrique des patients dans le cadre de traitement en chimiothérapie. Les patients originaires de l'Australie, la Nouvelle-Zélande et les pays scandinaves préfèrent la Turquie pour le traitement des maladies dermatologiques.»
Déclarant que cette année devrait être une belle saison, Cakmak a ajouté que l’organisation du calendrier électoral (législatives et présidentielles) est un avantage pour cette dernière dès lors que les élections se tiendront avant l’ouverture de la saison.