Tunisie - Municipales : Les agents de la sécurité et les militaires votent pour la première fois
- Plus de 36.000 sécuritaires sont inscrits sur les registres électoraux sur un total de 120.000
Plus de 36.000 agents de la sécurité et de l'armée se rendent dimanche aux urnes, pour élire les nouveaux conseils municipaux pour les cinq prochaines années, dans le premier scrutin local organisé en Tunisie après la révolution qui a fait chuter l'ancien régime le 14 janvier 2011.
Ce vote des forces sécuritaires intervient à une semaine de celui des civils, prévu le 6 mai.
C'est la première fois depuis l'indépendance du pays en 1956, que les membres des institutions sécuritaire et militaire dont le nombre global dépasse les 120.000, participent à des élections.
Cette question avait fait l'objet d'un débat contradictoire au parlement qui a, finalement, penché du côté de ceux qui étaient en faveur de ce "droit" , tandis que les autres considéraient que ces institutions devaient être politiquement neutres.
Selon la loi électorale, les sécuritaires et les militaires n'auront pas l'opportunité de voter lors des élections législatives et présidentielle. Après celles organisées en 2011 et en 2014, les prochaines échéances sont prévues en 2019.
L’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE) a mis à leur disposition 350 bureaux de vote, à raison d'un bureau par circonscription électorale, pour leur permettre d'exprimer leurs voix.
Le président de l'ISIE, Mohamed Tlili Mansri a annoncé que des mesures ont été prises pour protéger les données personnelles de cette catégorie d'électeurs pendant le vote, notamment le non affichage des registres électoraux dans les bureaux de vote.
Ils ne seront pas astreint, également, à tremper le doigt dans l'encre indélébile comme c'est le cas pour les autres citoyens.
Aussi, le dépouillement du vote des militaires et policiers aura lieu en même temps que celui des civils, donc, après la fermeture des bureaux de vote le 6 mai.
En attendant, les urnes devront être scellées et gardées dans les bureaux régionaux de l’instance chargée des élections.
Pour rappel, les élections municipales ont été reportées à plusieurs reprises, faute, entre autres, de mise à jour des textes et de consensus au sujet des nouveaux pouvoirs à attribuer aux collectivités locales.