Tsipras : La Turquie, un Etat puissant à prendre en compte
-C'est ce qu'a déclaré le PM grec, dans un entretien diffusé par la chaîne d'Etat
« La Turquie est un pays dont il faut tenir compte», a affirmé le Premier ministre grec Alexis Tsipras, notant qu’il s’agit d’un « Etat puissant qui accueille 3,5 millions de réfugiés syriens ».
S'exprimant à la télévision d'Etat grecque ERT, Tsipras a déclaré mercredi que l'attitude de la Turquie envers la Grèce en mer Egée et en méditerranée a changé après la tentative de coup d'Etat échouée menée par l’organisation terroriste Fetullah Gulen, le 15 juillet 2016.
Tsipras a qualifié d '"inacceptable" la position de la Turquie vis-à-vis de la prospection gazière menée par la compagnie pétrolière italienne ENI, à Chypre et en Méditerranée orientale.
Le Premier ministre grec a également dénoncé la détention par la Turquie de deux soldats grecs ayant franchi les frontières turques dans la province d'Edirne (ouest).
Sur un autre plan, Tsipras a affirmé que la Turquie a un rôle décisif en ce qui concerne la crise des migrants.
"Elle mérite à cet égard le respect", a-t-il déclaré Tsipras.
Au sujet de l'extradition vers la Turquie de huit putschistes FETO, il a indiqué ne pas avoir promis au président turc Recep Tayyip Erdogan de les renvoyer et qu'il pourrait avoir été mal interprété.
"Je n’aurai pu faire de promesses à ce sujet. Je connais le principe de la séparation des pouvoirs dans un pays comme la Grèce. Je n'aurai pas pu faire une promesse à un chef d'Etat étranger au sujet d'une décision que prendraient les autorités judiciaires ", a-t-il dit.
Huit anciens militaires turcs ont fui vers la Grèce un jour après la tentative du coup d'Etat échoué de 2016. Ils sont accusés par les autorités turques d'être impliqués dans le putsch et d'être membres de FETO.
En janvier, la Cour suprême grecque s'est prononcée contre l'extradition des anciens soldats - une décision que la Turquie a qualifiée de «politiquement motivée».
Le Conseil d'Etat grec a décidé en mai dernier d’accorder le droit d'asile aux anciens soldats.
La Turquie a demandé à plusieurs reprises l'extradition des putschistes présumés, y compris lors de la visite officielle d'Erdogan en Grèce en décembre dernier.
FETO et son chef résidant aux États-Unis, Fetullah Gulen, ont orchestré le coup d'Etat avorté du 15 juillet 2016. Au total 250 martyrs sot tombés lors de la tentative de putsch, qui a fait près de 2 200 blessés.
Abordant la détention des deux soldats grecs en Turquie, Tsipras a déclaré qu'ils avaient fait tout leur possible sur le plan diplomatique et qu'ils devaient maintenant faire preuve de patience.
Les soldats grecs ont été placés en détention provisoire le 2 mars pour avoir pénétré dans une zone militaire interdite dans la province d'Edirne, en Turquie, adjacente à la frontière avec la Grèce.