Togo/Recensement électoral: L’opposition dénonce une stratégie de menaces
- La C14 a réaffirmé son appel au boycott de la deuxième phase du recensement électoral.
La coalition des 14 partis de l’opposition togolaise a accusé, jeudi, le pouvoir de Faure Gnassingbé d’exercer des menaces et de mener une stratégie de terreur, d’intimidation et d’arrestations abusives contre ses militants dans le nord du pays.
Ces accusations ont été formulées et justifiées dans un communiqué dont copie a été reçue par Anadolu.
La C14 s’inquiète des exactions des forces de sécurité et de défense dans le nord et considère que « cela risque de déboucher, une fois encore, sur un bain de sang… », à l’exemple de ce que le pays a connu en 2005 (plus de 500 morts selon une commission d’enquête des Nations-Unies, ndlr).
Ces accusations sont formulées au moment où se déroulent dans cette zone du nord du Togo, la deuxième phase du recensement électoral (17-24 octobre) en vue des législatives prévues le 20 décembre prochain.
La C14 a réaffirmé, ainsi, son appel au boycott de cette 2e phase du recensement électoral.
Dans ce contexte, le Parti National Panafricain, PNP, celui qui a déclenché tous les mouvements contre Faure Gnassingbé le 19 août 2017, a appelé ses militants à transformer toutes les localités concernées en "villes mortes".
Suite à ce mot d’ordre, Passou Essowé, coordinateur de la C14 à Kara (500 km au nord de Lomé) a fait circuler « des tracts appelant les populations à s’abstenir d’aller se faire recenser ».
Le communiqué indique « qu’il a reçu, par conséquent, dans la nuit du lundi 15 octobre 2018, vers 22h la visite d’une dizaine de personnes armées de bâtons et d’objets divers ».
« La maison a été saccagée et Passou a été traîné dans la cour, puis roué de coups pendant près d’une heure et laissé pour mort dans une mare de sang », indique le communiqué signé de Brigitte Kafui Adjamagbo Johnson, coordinatrice de la C14 qui cite aussi d’autres cas.
En outre, l’opposition dénonce « une tentative d’assassinat d’un de ses représentants à Kara, une agression d’un de ses militants à Tchamba, l’arrestation d’un autre à Solla et l’interpellation d’un de ses portes-parole à Badou », tous en activité politique contre le recensement électoral.
L'opposition veut prendre à témoin la communauté internationale « de la gravité des menaces à la paix au Togo » et demande aux facilitateurs et à la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’ouest (Cedeao) de « prendre la juste mesure de la situation » et d’agir pour garantir aux Togolais le libre exercice de leurs droits civils et politiques.