Togo : L’opposition affronte les interdictions
- Devant l’ambassade du Nigéria à Lomé, les militants de la C14 ont appelé le président Buhari « au secours » avant d’être dispersés par des bombes à gaz lacrymogène
Quelques caravanes de militants de l’opposition togolaise, ont pu circuler, malgré l’interdiction, sur certaines artères de la capitale Lomé, jeudi soir, pour appeler la population à tout faire pour empêcher les élections, a constaté le correspondant d'Anadolu au Togo.
Ces caravanes constituent les premières activités du programme de campagne de la coalition visant à empêcher les élections législatives prévues pour le 20 décembre. Elles devront être suivies de prières ce vendredi et de 10 jours de marches synchronisées sur l’ensemble du pays, selon un programme établi par l’opposition.
Dans une lettre à la coalition de l’opposition, mercredi nuit, Payadowa Bukpessi, le ministre de l’Administration territoriale a formellement interdit cette campagne de la coalition sous prétexte de constituer «une occasion de troubles à l’ordre public».
Pour faire suite à cette interdiction, très tôt ce jeudi, les deux points de départs des caravanes de la coalition avaient été bouclés par les forces de l’ordre et de sécurité.
Mais les caravanes ont pu quand même avoir lieu à un autre point de départ improvisé et ont sillonné plusieurs artères du centre de Lomé avant d’être accueillies, au siège d’un des partis membres de la coalition des 14 (Addi, Alliance pour la Démocratie et le Développement intégral), par coups de gaz lacrymogènes.
«Les jeunes ont fui sans riposter à la violence des forces de sécurité. Ces derniers ont saisi environ 50 motos, un militant a été arrêté et un leader de la coalition, Kampatibe légerement, blessé », a dressé comme bilan Laurent Atsou, vice-président du parti Addi, joint au téléphone par Anadolu.
D’autres jeunes, une centaine, ont également de manière spontanée organisé leur caravane en réponse à l’appel de la C14.
Un groupe perçu par Anadolu devant l’ambassade du Nigéria à Lomé scandait « pas d’élection au Togo. Buhary, au secours».
Ils ont été également dispersés, quelques instants après, par des bombes à gaz lacrymogène.
« Toutes ces intimidations ne nous arrêteront pas. Nos programmes vont se poursuivre normalement ce vendredi avec des prières, suivies des grandes marches à partir de samedi jusqu’à ce qu’à l’arrêt de ce holdup électoral », a affirmé Laurent Atsou à Anadolu.
Gilbert Bawara, le ministre porte-parole du gouvernement togolais a encore affirmé ce jeudi dans une déclaration radiodiffusée que le gouvernement n'entend pas reporter les élections et que le vote aura lieu le 20 décembre, alors que plusieurs appels sont lancés aussi bien au plan national qu’international à la suspension du processus en cours.