Togo : Fin du recensement électoral dans un contexte tendu
- L'opposition accuse la Commission électorale d'enrôler des mineurs
Le recensement électoral prend officiellement fin mercredi au Togo, dans un contexte tendu, marqué essentiellement par le boycott de la coalition de 14 partis de l'opposition, a constaté le correspondant d'Anadolu à Lomé.
Après une première phase (1-8 octobre), avec une très faible participation, la deuxième et dernière phase (17-24 octobre) aura connu plus de mobilisation, selon les déclarations de Kodjona Kadanga, le président de la Ceni qui bouclait lundi une tournée d'observation dans le nord.
Il intervenait mardi soir à la télévision nationale togolaise.
Mais le président de la Ceni ne s'est pas prononcé sur les accusations d'enrôlement de mineurs dans le nord du pays, formulées par l'opposition et les nombreuses photos des écoliers et enfants mineurs en pleine opération de recensement électoral.
Ces photos ont envahi les réseaux sociaux et ont suscité beaucoup d'indignation dans les médias locaux.
L'opération d'enrôlement des électeurs s'est déroulée dans une ambiance tendue, avec, par endroit, une résistance des populations, dont certains ont même cassé des kits de recensement, en opposition à ce qu'ils ont considéré comme ''organisation de la fraude ''.
C'est le cas, par exemple, de Tandjouare en extrême nord du Togo, où 2 à 4 Kits ont été saccagés. Contactée par Anadolu, la Ceni a confirmé les faits.
L'opposition togolaise, qui a appelé au boycott, peine toujours à prendre place au ein de la Commision électorale pour une organisation inclusive des législatives prévues pour le 20 décembre.
La désignation de ses membres est toujours bloquée à l'assemblée nationale togolaise, contrairement à ce que le Comité de suivi désigné par la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'ouest (Cedeao) avait préconisé.
Elle a fait mardi, lors d'une conférence de presse, le constat de l'échec de la mise en oeuvre de la feuille de route de la Cedeao qui lui permet de désigner 8 représentants à la Ceni.
L'opposition a demandé à la facilitation de prendre rapidement ses responsabilités, au risque de voir reprendre les manifestations de rue dans les tous prochains jours.
Elle a annoncé avoir notifié la Cedeao du bilan négatif du processus de sortie de crise.
Le Comité de suivi de la Cedeao devrait se prononcer dans les jours à venir.
Pour rappel, la crise togolaise perdure depuis le 19 août 2017.
Alors que l'opposition exige le départ du président Faure Gnassingbé et le retour à la Constitution de 1992 qui limite les mandats présidentiels à deux uniquement, le pouvoir défend la thèse que tout congolais a le droit de se porter candidat à la présidentielle sans limitation.
La Ceni a annoncé la tenue d'un référendum le 16 décembre prochain pour trancher la question.