Tchad: internet coupé et N'Djamena quadrillée par la police
-Alors qu'une mobilisation citoyenne est prévue jeudi pour protester contre les mesures d'austérité décidées par N'Djamena.
Au Tchad, Internet et messagerie mobile étaient indisponibles jeudi matin alors qu'une mobilisation citoyenne est prévue le jour même pour protester contre les mesures d'austérité décidées par N'Djamena, a constaté le correspondant d’Anadolu sur place.
Les opérateurs des téléphones mobiles et les fournisseurs d’internet ont suspendu leurs services sur instruction du gouvernement pour faire blocus aux mobilisations des populations pour une marche citoyenne prévue ce jeudi, à l’initiative de la société civile, en contestation des mesures d’austérité du gouvernement, a indiqué à Anadolu, Mahamat Nour Ibedou, acteur de la société civile.
Dans la capitale, le gouvernement a déployé des dispositifs de sécurité et d’anti-émeutes sur toutes les grandes artères de la ville. Les attroupements de plus de cinq personnes sont interdits dans les espaces publics par la sécurité.
Les rues et les marchés étaient presque déserts à 11h00 GMT et les activités économiques tournaient au ralenti.
Les écoles primaires, les lycées, les universités et les centres sociaux de la capitale, ont été contraints par la police de fermer leurs portes et de libérer les étudiants et élèves.
Quelques tentatives de manifestation dans certains arrondissements de la capitale, ont été systématiquement réprimées par la police à coup de gaz lacrymogène et de jets d'eau chaude.
Mercredi soir, le gouvernement avait notifié, via SMS, à la population que la marche prévue jeudi par la société civile, était interdite sur l'ensemble du territoire. N'Djamena n'a pas précisé les motifs de cette interdiction.
Selon une source au sein du ministère tchadien de la Sécurité publique, jointe par Anadolu, le gouvernement a interdit cette marche pour éviter des troubles à l’ordre public, estimant que la police aura du mal à contenir et à canaliser les sit-in, étant donné que la société civile a appelé la population à manifester dans plusieurs endroits à la fois.
A N’Djamena comme dans les autres villes du pays, les autorités ont recensé des petits accrochages de manifestants avec la police mais aucun incident majeur n’est à déplorer. Aucune arrestation n’a été signalée du côté de la société civile comme de la police nationale.