Syrie/Ghouta Orientale : L'opposition armée adresse une lettre à l'ONU
- Les groupes de l'opposition et les organisations civiles ont envoyé une lettre à l'ONU, s'engageant à assurer l'évacuation des civils de la Ghouta Orientale, dans le cadre de la résolution pour un cessez-le-feu en Syrie.
Dans une lettre adressée à l'Organisation des Nations Unies (ONU), les groupes de l'opposition armée syrienne et les organisations civiles de la Ghouta Orientale, sous blocus du régime d'Al-Assad, se sont engagés à évacuer de la région, au cours des quinze jours suivants la mise en œuvre de la décision de cessez-le-feu adopté par le Conseil de sécurité de l'ONU, les individus et leurs familles en lien avec Hayat Tahrir al-Cham, le front Nusra et al-Qaïda.
Les plus grands groupes d'opposition militaires de la Ghouta Orientale, que sont le Jaych al-Islam, Faylaq al-Rahmane et Ahrar al-Cham, ainsi que des organisations civiles ont adressé un courrier au Conseil de sécurité de l'ONU qui a décidé, samedi, d'instaurer un cessez-le-feu d'une durée d'un mois.
Dans la lettre, dont une copie à été obtenue par un correspondant Anadolu, ces groupes ont affirmé être prêts à exécuter la résolution 2401 du Conseil de sécurité.
"Nous nous engageons à coopérer avec l'ONU pour l'évacuation, de la Ghouta Orientale, des individus et leurs familles en lien avec Hayat Tahrir al-Cham, le Front al-Nosra et al-Qaïda, au cours des quinze jours suivants la mise en œuvre de la décision de cessez-le-feu", note la lettre.
Il est indiqué que lesdits groupes souhaitent coopérer avec le bureau de l'ONU en Syrie afin d'évacuer les individus et leurs familles en lien avec Hayat Tahrir al-Cham, le Front al-Nosra et al-Qaïda.
Les forces de l'opposition ont également fait savoir qu'elles se chargeront d'assurer la sécurité et de prendre toutes les commodités nécessaires à l'acheminement des aides humanitaires dans la Ghouta Orientale, sous blocus du Régime.
En outre, a été sollicité, dans la lettre, la fin des attaques des avions de chasse russes, en dehors de celles perpétrés par les forces du régime et ses partisans.
Par ailleurs, les auteurs de la lettre ont demandé à ce que les blessés et les malades de la région soient placés sous la surveillance de la Croix-Rouge internationale et qu'ils soient soignés dans des zones non contrôlées par le Régime ou dans les hôpitaux des pays voisins.
Enfin, ils ont appelé à ce que les civils, les établissements de santé, les centres éducatifs et les lieux de culte ne soient pas ciblés.
- "Nous avons envoyé une telle lettre afin que la Russie se conforme à la résolution de l'ONU"
Dans une interview accordée à Anadolu, Wali Ulwan, porte-parole de l'opposition militaire Faylaq al-Rahmane, a partagé que "La Russie essaie par tous les moyens d'éviter de se conformer à la décision du cessez-le-feu de l'ONU. Aucune aide humanitaire n'a atteint la région. Les attaques contre la région ont été intensifiées en dépit du cessez-le-feu".
"Nous, en tant que Faylaq al-Rahmane, avons condamné la décision de la trêve de cinq heures adoptée par la Russie malgré la résolution de l'ONU. La résolution de l'ONU était claire et nette. La Russie contraint les habitants de la région à l'exode. Elle les menacent avec les attaques et le blocus. C'est pourquoi nous avons envoyé une telle lettre afin que la Russie se conforme à la résolution de l'ONU", s'est-il exprimé.
Ulwan a fait savoir que les groupes d'opposition militaire à la Ghouta Orientale travaillent en continu pour évacuer les membres du Front al-Nosra de la région avant d'ajouter que chaque tentative est confrontée aux obstacles de la Russie.
- "Les prétentions mensongères de la Russie"
"Les groupes militaires ne peuvent forcer les civils à faire une chose contre leur gré. Nous travaillons pour que les civils puissent circuler librement. Nous ne bloquons pas leurs sorties du territoire. Mais les civils ne peuvent quitter leurs foyers à cause des violentes attaques. La prétention de la Russie selon laquelle 'les opposants ciblent les civils pour ne pas qu'ils sortent du couloir d'évacuation' est un mensonge", a affirmé Ulwan.
"Les habitants de la région ne font pas confiance au Régime. Ils ne veulent pas quitter leurs domiciles et leurs quartier", a partagé Ulwan soulignant que les attaques se poursuivent même lors des cinq heures de trêve.