Syrie: La Ghouta orientale, une «ville de débris»
- Située à 10 kilomètres du centre de la capitale syrienne, Damas, la Ghouta orientale est maintenue sous le blocus du régime d’al-Assad
Maintenue sous le blocus du régime d’al-Assad, la Ghouta orientale, qui subit toujours des attaques malgré les décisions de cessez-le-feu, est devenue "une ville de débris".
L’Agence Anadolu a photographié, à l’aide d’un drone, le district de Douma dans la Ghouta orientale.
Les images capturées dans les différents quartiers du district, révèlent un paysage chaotique et dépeignent une ville composée de bâtiments fortement endommagés ainsi que des routes et des véhicules détruits.
Dans les quartiers où la destruction est relativement moindre, les façades démolies laissent entrevoir les pièces des appartements où les objets de la vie quotidienne rappellent l’existence d’avant la guerre.
- L’enfant qui observe l’extérieur à partir de sa chambre
Parmi les photos de l’AA, celle d’un enfant observant le quartier détruit, debout dans la chambre à coucher de l’un des appartements endommagés, attire le regard.
Le toit de ce même appartement, offre une vue panoramique sur le district de Douma, que l’on devine beau et ordonné avant la guerre.
Pendant les rares instants de silence, quelques personnes tentent de se déplacer, avec leurs motocyclettes, sur les routes rasées par les innombrables bombardements.
Dans un autre quartier, aux allures de quartier fantôme avec ses minarets totalement démolis, les dégâts sont plus importants.
Plus loin, un cimetière apparaît dans le cadrage du drone, qui survole le quartier où aucun signe de vie n’est visible. En réalité, le quartier n’est guère différent du cimetière.
- Assad continue ses bombardements
Alors que le drone survole un autre quartier, également semblable à un cimetière, une fumée se répand dans les airs, signe qu’un bombardement a eu lieu à proximité.
Composés de quelques districts et villages, les 104 km2 de la Ghouta orientale, située à l’est de Damas, sont le théâtre de la plus grande catastrophe humanitaire à la suite d’une guerre civile.
Depuis plus de 5 ans, environs 400 mille civils, dont la moitié sont des enfants, luttent pour rester en vie malgré les attaques infligées, la pénurie de médicaments et la famine.
Les attaques du Régime, sur la Ghouta orientale, se sont intensifiées au cours des derniers mois, malgré le fait qu'elle ait été déclarée « zone de désescalade » dans le cadre des Accords d’Astana. Depuis avril dernier le Régime d’al-Assad, dont la Russie est le pays garant, a renforcé le blocus.
Dans la région où la crise humanitaire s'aggrave, des centaines de milliers de patients civils attendent d'être évacués.
Beaucoup d'entre eux sont des enfants ou des patients atteints de cancer à un stade avancé.
A la Ghouta, de nombreux nourrissons et enfants ont perdu la vie en raison de la faim et de la pénurie de médicaments.
Le Régime et les partisans d'al-Assad, poursuivent leurs attaques en dépit de la résolution du Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations Unies et de la décision de cessez-le-feu quotidien, d’une durée de cinq heures, annoncée par la Russie.
De nombreux civils se sont réfugiés dans les abris sombres, froids et sans provisions.
En raison des attaques en cours et de la violence accrue au cours de ces dernières semaines, la majorité des civils craignent de quitter les abris.
Selon la déclaration de l’organisation de protection civile (casques blancs) faite mercredi, 560 civils dont 107 enfants et 76 femmes sont morts au cours des attaques perpétrées par le Régime d’al-Assad et ses partisans (Russie et autres groupes), entre le 19 et 27 février.