La France rejette l’idée d’une crise diplomatique avec l’Italie

Catherine Colonna se rend en Italie, jeudi.

La ministre française de l’Europe et des Affaires étrangères, a rejeté, mardi matin à l’antenne de France 2, l’idée d’une « crise diplomatique avec l’Italie» après les propos polémiques tenus par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin début mai.

Plaidant pour « une bonne coopération avec l’Italie, voire une meilleure coopération », la cheffe de la diplomatie française a fait valoir la nécessité d’un travail commun pour lutter contre la migration illégale.

Si elle a, néanmoins, reconnu « un moment de flottement et d’étonnement » avec Rome dans les dernières semaines « suite aux propos qui ont été tenus », la ministre assure que les deux pays « se sont expliqués » sans pour autant que la France ne s’excuse.

« Je me rendrai en Italie jeudi à l’invitation de mon homologue italien », a poursuivi Catherine Colonna qui note les intérêts communs de Paris et Rome pour « lutter contre les trafics et prévenir les départs ».

Pour rappel, un incident diplomatique a secoué les relations entre la France et l’Italie début mai après des propos du ministre de l’intérieur Gérald Darmanin, qui ont poussé le ministre des Affaires étrangères italien, Antonio Tajani, à annuler sa venue à Paris où il devait rencontrer son homologue Catherine Colonna.

Au micro de RMC (Radio Monte-Carlo), le locataire de Beauvau a, en effet, provoqué une vive polémique en affirmant que la présidente du conseil, Giorgia Meloni « est incapable de régler les problèmes migratoires de l'Italie, pays qui connaît une très grave crise migratoire ».

Dans ses déclarations, Gérald Darmanin avait évoqué un afflux « de personnes migrantes et notamment de mineurs » dans le sud de la France, et en a imputé la responsabilité à Rome.

Dans la foulée, Antonio Tajani a pointé des déclarations « inacceptables », et considéré que « ce n'est pas dans cet esprit qu'il faut affronter les défis européens communs » avant de réclamer des excuses.

Pour rappel, plus de 36 000 personnes sont arrivées en Italie par la Méditerranée depuis le début de l’année, contre environ 9 000 durant la même période en 2022, selon le ministère italien de l’Intérieur.

Face à l’afflux grandissant de migrants, Rome avait décrété en avril dernier l’état d’urgence migratoire pour six mois.

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