Rohingya : La vie continue dans les camps de réfugiés au Bangladesh
Forcés de fuir les persécutions et les massacres au Myanmar, les réfugiés Rohingyas rêvent d'une vie paisible malgré leurs souffrances.
Les Musulmans Rohingya, contraints d'émigrer de leur pays d'origine pour fuir l'oppression et les massacres au Myanmar, ne peuvent échapper à leurs douloureux souvenirs.
Près de 1,5 million de musulmans rohingyas qui ont fui la persécution ethnique et religieuse au Myanmar, luttent pour leur survie dans des camps du district de Cox's Bazar, au Bangladesh.
De nombreux musulmans Rohingya, dont certains ont perdu des membres de leur famille, rêvent d'une vie paisible malgré leurs souffrances.
Cependant, ils ne veulent pas retourner dans leur pays sans que leur sécurité ne soit assurée.
L’un des réfugiés rohingyas, Zafer Islam, dont le père et la mère ont été tués par les militaires au Myanmar, vit dans le camp de Kutupalong, à Cox’s Bazar, depuis 2017.
"Les militaires birmans ont tué ma mère et mon père alors qu'ils quittaient leur maison. Nous avons dû courir pendant l'attaque. Je suis venu ici avec ma femme et mes trois enfants. Il est impossible d'oublier ces jours-là et j’en garde toujours les cicatrices", a-t-il déclaré.
Un couple rohingyas, Ruhlamin et Anuar Begom, vivent également dans le camp avec leurs deux enfants.
Ils ont marché avec leurs enfants pendant une semaine avant de traverser la rivière Naf pour rejoindre le camp au Bangladesh, a indiqué Anuar Begom, soulignant qu'ils vivent dans une maison en bambou, grâce au soutien de la Turquie.
"La Turquie est un pays qui s’est battu pour nous et ne nous a pas oublié ici. Nous le savons grâce au travail déployé par les Turcs ici", a ajouté Begom.
"La première fois que nous sommes venus ici, nous n'avions aucun logement, puis des Turcs sont venus pour nous construire des maisons."
Un autre réfugié, Amir Husein, âgé de 55 ans, qui est arrivé au camp après une semaine de marche avec ses six enfants, a déclaré: "Nous sommes venus ici à pieds avec un groupe de 500 à 600 Rohingyas. Nous vivons dans un foyer construit par la Turquie. . "
"Je prie pour la Turquie", a-t-il ajouté.
Muhammad Nur, âgé de 64 ans, qui est arrivé au camp avec ses quatre filles et son épouse après une marche d’une douzaine de jours, a déclaré avoir perdu de nombreux membres de sa famille en fuyant le Myanmar vers le Bangladesh.
L'aide la plus importante fournie au camp a été apportée par la Turquie. De nombreuses installations ont également été construites, notamment des maisons, des hôpitaux, des mosquées et des écoles, et de nombreux puits ont été creusés dans chaque quartier grâce aux contributions de philanthropes.
- La vie dans les camps
La vie continue dans les camps en dépit de nombreuses difficultés. Certains adultes gagnent entre 50 et 100 taka (0,60 à 1,19 dollar) par jour en travaillant près des camps. Des réfugiés vivent également de la vente de produits alimentaires qu’ils apportent du centre-ville.
Les enfants étudient dans des écoles construites par la Turquie. Ils y apprennent à lire, et à écrire. Une éducation religieuse leur est également dispensée.
Depuis le 25 août, l'armée du Myanmar et les milices bouddhistes commettent des actes violents et des génocides contre les musulmans Rohingyas dans l’Etat d’Arakan, faisant des milliers de morts, selon des sources et des rapports locaux et internationaux concordants.
Le gouvernement du Myanmar considère les musulmans Rohingyas comme étant des "migrants illégaux" du Bangladesh, tandis que les Nations Unies les qualifient de "minorité la plus persécutée au monde".