RDC : l’ONU hausse le ton contre l’intégration d'anciens miliciens dans les rangs de l’armée
La cheffe de la mission de l’ONU en République démocratique du Congo (RDC), Leilla Zerougui, a annoncé mercredi que l’ONU n’allait plus prendre part ni financer les processus engagés par les autorités congolaises et les groupes armés pour pacifier la façade orientale de ce pays.
« Il ne faut pas intégrer les groupes armés dans l’armée. Même quand ils déposent les armes, il ne faut pas accepter l’amnistie. Il faut se battre pour que ces gens demandent pardon et rendent compte. Ça fait 20 ans que ces gens survivent parce que, ils sont récompensés. Il faut arrêter », a déclaré la responsable onusienne lors d’une conférence de presse à Kinshasa.
« On a été très clair pour dire que si le processus mène à l’intégration dans l’armée ou à discuter des grades, la MONUSCO n’est pas concernée par ça », a affirmé Zerrougui sur un ton ferme.
Elle a cependant indiqué que sa mission pourrait prendre part au processus « s’il y a intégration communautaire ».
« Depuis combien de temps, on intègre des groupes armés ? Est-ce que ça a permis de réduire ce phénomène ? Au contraire, chaque année vous avez plus de groupes armés qui opèrent sur le terrain, parce que c’est devenu un business, c’est devenu une mode de promotion », a-t-elle ajouté.
La cheffe de la MONUSCO a fait ces déclarations alors que Kinshasa poursuit ses pourparlers avec des groupes armés dans l’’est du pays.
Fin février, Kinshasa a conclu un accord avec la Force de résistance patriotique de l'Ituri (FRPI), un groupe armé dans le Nord-Est.
Kinshasa avait dépêché depuis juillet dernier une délégation composée d’anciens chefs miliciens - dont certains ayant purgé leurs peines infligées par la cour pénale internationale (CPI) – pour négocier avec la coopérative pour le développement du Congo (CODECO), un groupe armé auteur de massacres qui pourrait constituer des crimes contre l’humanité.