RDC / Elections : Deux morts pendant le vote dans l'est
- Un technicien venu réparer une machine à voter en panne, a été lynché et tué, tout comme un agent de police qui essayait de le sauver.
Un policier et un agent électoral ont été tués dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC) par une foule en colère qui dénonçait un présumé bourrage des urnes dans un centre de vote, a annoncé le commission électorale nationale indépendante (Ceni).
Les deux personnes ont été tuées, dimanche, dans la localité de Lurhala, au Sud-Kivu, une province déchirée par les conflits armés.
"Il est venu truquer les résultats pendant le déroulement du vote, et cela a révolté les électeurs. Ils l'ont lynché y compris le policier qui est venu à son secours", a déclaré à Anadolu, Germain Kalunde, président de la société civile locale.
Le technicien venait, plutôt, avec l'inention de réparer une machine à voter en panne, selon la Commission électorale.
"Il devrait d'ouvrir l'imprimante, mais la foule a été emballée, instrumentalisée par certains acteurs politiques en disant qu'il est venu pour commencer à voter pour le numéro 13 (candidat du camp au pouvoir, Ndlr)", a déclaré dimanche soir à la télévision publique, Corneille Nangaa, président de la Commission électorale.
"La population l'a lynché et il n'est plus avec nous. Dans la foulée, un agent de la police est tombé dans la même circonstance", a expliqué Nangaa.
D'autres incidents ont été enregistrés dans le pays pendant le vote.
Dans la province de Mai-Ndombe (ouest), des électeurs ont vandalisé un bureau de la commission électorale après avoir constaté l'absence de matériel de vote dans plusieurs bureaux de vote, a déclaré à Anadolu, Gerome Sango, président de société civile de Mai-Ndombe.
Dans la province du Nord-Kivu (est), deux bureaux de vote du territoire de Masisi ont été fermés à cause des pressions de miliciens armés qui ont imposé aux électeurs leurs candidats, a déclaré à Anadolu, Louis Bahuma, un prêtre de Masisi.
Dans la soirée, la conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) qui dispose de la plus grande mission d'observation électorale dans le pays, a affirmé lors d'un point de presse, avoir déjà recensé 194 cas de violence à travers le pays.
Organisées sans appui extérieur, ces élections générales censées consacrer la première alternance démocratique dans le pays, étaient confrontées à de nombreux défis logistiques.
540 machines à voter ont présenté des anomalies de fonctionnement pendant le vote et ont retardé le scrutin, selon l'influent épiscopal.
Jusqu'à minuit, certains bureaux de vote étaient ouverts à Kinshasa en raison des longues files d'attentes.
Le dauphin de Joseph Kabila, Emmanuel Ramazani Shadary revendiquait la victoire depuis l'ouverture des bureaux de vote.
"Je serais le nouveau président élu de la RDC dès ce soir", a déclaré à la presse Emmanuel Ramazani Shadary.
Cette déclaration n’est pas passée sans susciter des réactions.
"Nous avons été plébiscité par le peuple, nous attendons les résultats", a réagi, de son côté, lors d'un point de presse dimanche soir à Kinshasa, Martin Fayulu, l'un des deux principaux candidats de l'opposition.
L'affichage des résultats des bureaux de vote devait commencer lundi. Les résultats provisoires seront publiés le 6 janvier, selon le calendrier électoral.