RCA: Démarrage à Addis-Abeba de la première réunion de suivi de l'accord de Paix

-Le principal enjeu est de régler le désaccord qui oppose certains groupes armés au pouvoir centrafricain concernant la nouvelle équipe gouvernementale.

RCA: Démarrage à Addis-Abeba de la première réunion de suivi de l'accord de Paix

La première réunion de suivi de l’Accord de paix et de réconciliation de Khartoum, signé le 6 février dernier à Bangui, s'est ouverte lundi à Addis Abeba ( Ethiopie) siège de l’Union africaine (UA) qui chapeaute les négociations entre les différentes parties prenantes depuis deux ans

Cette rencontre fait suite aux polémiques relatives à la composition du nouveau gouvernement jugé "non inclusif" par certains groupes armés signataires de l'accord de Khartoum, le huitième signé depuis 2013 et le déclenchement du conflit centrafricain.

Les représentants des 14 groupes armés centrafricains se sont succédé ce lundi dans le bureau de Smaïl Chergui, le commissaire Paix et Sécurité de l'Union africaine, rapporte Radio France Internationale (RFI), soulignant que le principal enjeu est de régler le désaccord qui oppose certains groupes armés au pouvoir centrafricain concernant la nouvelle équipe gouvernementale.

Citant une source proche du dossier, le média français indique que "certains responsables de ces groupes insistent pour être nommés à des postes de ministres", seulement "certains d'entre eux sont poursuivis par la Cour pénale internationale ou pas des tribunaux centrafricains".

Smaïl Chergui, médiateur du dialogue centrafricain, estime quant à lui qu'il "existe encore d'autres solutions pour créer l'unité nationale", rapporte la même source.

"L’inclusivité ne concerne pas que le gouvernement. Il y a d’autres institutions de l’Etat tant au niveau national que local, et ailleurs. Donc à mon avis, on arrivera à une solution. Je crois qu’il est dans l’intérêt de tout le monde de faire des compromis nécessaires pour que nous puissions arriver à un gouvernement qui soit aussi fonctionnel et qu’on puisse réellement démarrer maintenant les autres questions qui sont incluses dans l’accord. Sur le bureau de l’Assemblée nationale, il y a déjà le projet de texte sur la décentralisation, qui va être examiné dans les prochains jours. Donc on voit bien qu’il y a une très bonne disponibilité de part et d’autre pour faire avancer les choses.", explique le commissaire Paix et Sécurité de l'UA, cité par RFI.

La question qui se pose, c'est de savoir si les autorités centrafricaines sont prêtes à faire des concessions ou non, note le média français, ajoutant que la journée de lundi n'a pas connu d'avancées palpable.

Plusieurs sources indiquent que le véritable travail, entre tous les interlocuteurs, devrait débuter ce mardi, rapporte la même source précisant qu'il "s'agira très probablement de revoir la composition du gouvernement, de trouver un terrain d'entente afin que tous les mouvements armés s'en satisfassent".

A Bangui, capitale centrafricaine, deux associations de partis politiques ont animé, ce 18 mars, des conférences-débats pour non seulement sensibiliser mais aussi impliquer davantage le peuple centrafricain dans le processus de Paix.

‘’Je trouve que la réunion de Addis-Abeba est une bonne initiative qui marque le début l’exécution des mécanismes de règlement de conflits en cas de désaccord dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord de Khartoum’’, a déclaré à Anadolu, Alexandre Philippe Goumba, Président du parti politique Front patriotique pour le progrès (FPP). 

‘’C’est une bonne chose que nous puissions encore discuter à Addis-Abeba, cela nous rassure que la paix a encore une chance d'être instaurée’’, a ajouté Cyriaque Azouassa, Président de l’Alliance des partis politiques et personnalités et associations politiques (APAP).