Pour ses funérailles, le martyr Badwan a voulu qu'on l'enveloppe dans le drapeau turc

- Telle a été la demande du jeune Palestinien Mohammed Badwan aux siens à chaque fois qu'il quittait sa maison en direction de la frontière orientale de la Bande de Gaza

Pour ses funérailles, le martyr Badwan a voulu qu'on l'enveloppe dans le drapeau turc

"Si je tombe en martyr, enveloppez-moi dans le drapeau turc". Telle a été la demande du jeune Palestinien Mohammed Badwan aux siens à chaque fois qu'il quittait sa maison en direction de la frontière orientale de la Bande de Gaza pour participer à la Marche du Retour.

Vendredi, Mohammed Badwan, 27 ans, est tombé en martyr. Une balle israélienne lui a percé le thorax, a rapporté le ministère palestinien de la Santé.

Aujourd’hui, samedi, les parents du martyr et ses amis ont exaucé son vœu, et sur le chemin vers sa dernière demeure, Mohammed Badwan a bel et bien été enveloppé dans le drapeau de la Turquie.

"Mohammed me demandait toujours qu’on l’enveloppe dans le drapeau turc s’il tombe en martyr, et voilà qu’aujourd’hui nous avons réalisé sa volonté", a confié à Anadolu, Ihab Badwan(24 ans) qui a tenu a relater l’histoire d’amour qui liait son cousin martyr à la Turquie.

"Mohammed aimait beaucoup la Turquie. Il était très impressionné par la personnalité du président Recep Tayyip Erdogan et il m’avait toujours fait part de son souhait de visiter la Turquie et de voir son président en face à face", a-t-il expliqué.

21.07.2018

Le martyr tenait à se munir du drapeau turc chaque fois qu’il allait participer à la Marche du Retour. "Il participait tous les jours, et depuis le début de la marche, il n'a cessé de porter le drapeau de la Turquie à la main", a ajouté le cousin endolori.

Ihab a confié avoir récemment demandé à Mohammed une explication de cet engouement envers la Turquie. "J’aime beaucoup ce pays, et j’aime son président. Il est juste et il est le seul à défendre nos lieux saints et l'Islam", avait alors répondu Mohammed "qui a toujours vu en Erdogan un partisan et défenseur de la Cause palestinienne et le seul soutien aux Palestiniens". 

Le ministère palestinien de la Santé dans la Bande de Gaza a déploré vendredi quatre martyrs palestiniens tués par l’armée israélienne lors d’une escalade qui a duré des heures avant de s’atténuer grâce à un cessez-le-feu, conclu avec des efforts égyptiens et internationaux.

Les Palestiniens éprouvent un grand respect pour la Turquie qui a toujours défendu leur Cause. Quant au président Erdogan, son appui à la Palestine et son refus catégorique des crimes israéliens lui ont valu une grande popularité parmi les Palestiniens. 

Au-delà du soutien ferme au sommet de l’Etat, le gouvernement d’Ankara et les institutions humanitaires turques n’ont pas manqué d’apporter des aides substantielles aux Palestiniens à Jérusalem, en Cisjordanie et dans la Bande de Gaza.

Plusieurs organismes humanitaires turcs disposent d’ailleurs de sièges sur les territoires palestiniens, notamment l'Agence de coopération et de coordination (TIKA), le Croissant-Rouge turc, le secours humanitaire turc (IHH) et l’association Yardimeli. 

La Turquie a récemment accueilli plusieurs Palestiniens blessés lors de la Marche du Retour, leur ouvrant ses hôpitaux pour y être soignés. 

La république turque a également accueilli le sommet islamique d'urgence d'Istanbul sur les développements en Palestine (conclu le 18 mai dernier), en réponse à la décision de l'administration américaine de transférer son ambassade de Tel Aviv à Jérusalem, et au massacre commis par Israël contre des manifestants à Gaza, les 14 et 15 mai. 

Dans plusieurs de ses récentes déclarations, le président Erdogan a rejeté la décision américaine et le transfert de l'ambassade, soulignant que Jérusalem est "la capitale de l'État de Palestine". 

Certains magasins de la Bande de Gaza portent le nom d'Erdogan, et plusieurs personnes ont donné à leurs enfants le nom du président turc, en guise de reconnaissance de son soutien aux Palestiniens. 

Depuis vendredi 30 mars, des milliers de Palestiniens se rassemblent à proximité de la barrière de sécurité séparant la Bande de Gaza d’Israël dans le cadre de la Marche du Retour.

Pacifique, l’événement vise à briser le siège imposé à la Bande de Gaza depuis plus de 10 ans et à revendiquer le droit des Palestiniens au retour. 

L'armée israélienne a violemment réprimé ces marches pacifiques, tuant des dizaines de Palestiniens et blessant des milliers de personnes.