Nord-est de la RDC : déplacement massif de Congolais vers l’Ouganda
- Plus de 22.000 Congolais ont traversé le lac Albert vers Ouganda (HCR)
Plus de 22.000 Congolais ont traversé le lac Albert la semaine dernière, alors que des milliers d’autres sont actuellement rassemblés sur les rives du même lac, attendant de pouvoir effectuer la traversée, fuyant les violences dans le Nord-est de la République démocratique du Congo (RDC), selon le HCR.
"La majorité des réfugiés traversent le lac Albert à bord de petits canoës ou de bateaux de pêche surchargés. Après environ dix heures de voyage, ils débarquent à Sebagoro, un village situé à 270 kilomètres au nord-ouest de Kampala", souligne un compte –rendu diffusé lors d’un point de presse du porte-parole de cette agence onusienne, mardi à Genève.
Le HCR a fait part de sa "tristesse" après des informations sur la mort de quatre réfugiés congolais, noyés après le naufrage de leur embarcation sur le lac Albert, précisant que deux autres ont perdu la vie mercredi dernier, dans des circonstances indéterminées, alors qu'une dispute avait éclaté au moment où les réfugiés s'apprêtaient à embarquer.
Il s’agit du premier afflux des refugiés congolais via cet itinéraire depuis un naufrage tragique en 2014 qui avait causé la mort de plus de 200 personnes, selon l’ONU.
Ces réfugiés fuient les violences entre les communautés Lendu (Agriculteurs) et Hema (éleveurs) dans la province de l’Ituri frontalière avec l’Ouganda.
Dans cette province des affrontements entre les deux communautés ont refait surface début février, faisant plus de 60 morts et plus de 2000 maisons incendiées en moins d’une semaine, selon l’Eglise catholique locale.
Ces violences font partie des nombreux conflits qui déchirent la façade orientale de la RDC. Des milliers d'autres personnes venus de la province voisine du Nord-Kivu fuient vers l'Ouganda, par voie terrestre à cause des combats entre l’armée régulière et les groupes armés, selon le HCR.
La RDC compte actuellement 4.3 millions de déplacés internes, dont près de deux millions en 2017, d'après l’ONU qui a élevé l’urgence humanitaire congolaise au même niveau que celle en Syrie, en Irak et au Yemen.
Lors d’un débat général sur la RDC, lundi au conseil de sécurité de l’ONU à New- York, le chef de la diplomatie congolaise Leonard She Okitundi a rejeté le niveau de cette urgence. "C’est quand même terrible ! ", s’est –il exclamé rejetant toute comparaison de la crise yéménite ou syrienne à la RDC.