Niger/Loi des finances 2018: Niamey n’entend pas abdiquer devant la pression de la rue (Ministre)
Depuis plusieurs mois, la société civile nigérienne organise des manifestations pour protester contre la loi des finances 2018 jugée « antisociale ».
Alors que depuis plusieurs mois, la société civile au Niger manifeste régulièrement contre la loi des finances 2018 qu’elle juge « antisociale », le ministre nigérien des Finances, Hasssoumi Massaoudou a indiqué, jeudi à Niamey, que le gouvernement n’abdiquera pas.
S’exprimant lors d’une rencontre avec des partenaires techniques et financiers, le ministre, a déclaré : « C’est un moment essentiel pour qu’il y ait un changement de culture par rapport à l’impôt. Nous ne pouvons pas continuer à quémander (de l’aide) sans prendre nos responsabilités », selon des propos relayés par les médias locaux.
D’après le ministre nigérien, le budget 2018 ne contient pratiquement aucune mesure affectant les campagnes.
« En réalité, ceux qui aujourd’hui sont dans la rue considèrent que payer l’impôt est illégitime. Nous nous battrons », a-t-il soutenu.
« Les mesures fiscales n’ont rien d’excessif et certaines répondent à une directive de 1998 de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) déjà en vigueur dans les huit Etats membres », avait affirmé le ministre nigérien de l’Intérieur, Mohamed Bazoum, lors de l’anniversaire du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS, la parti au pouvoir) dont il est le président.
Depuis la transmission et l’adoption de la loi des finances 2018 par l’Assemblée nationale en novembre 2017, les organisations de la société civile regroupées au sein du cadre de concertation manifestent toutes les deux semaines à travers des journées d’actions citoyennes.
« Nous avons la responsabilité historique de continuer la lutte actuelle jusqu’à la satisfaction de notre juste et légitime revendication de l’abrogation pure et simple de toutes les mesures antisociales et impopulaires contenues dans cette fameuse loi des finances 2018 » avait pour sa part déclaré, dimanche devant la foule, Nouhou Mahamadou Arzika, un des organisateurs des journées d’actions citoyennes (JAC).
Le bras de fer est engagé entre les acteurs de la société civile d’une part (une manifestation est prévue pour le 11 mars) et les partis au pouvoir qui manifesteront dimanche prochain.