New York Times: Traces américaines omniprésentes dans la guerre au Yémen
"Les empreintes américaines sont omniprésentes dans la guerre aérienne au Yémen", où les frappes aériennes ont tué plus de 4 mille 600 civils, déclare le quotidien «The New York Times».
Les États-Unis ont accès aux registres des frappes aériennes de la coalition dirigée par l’Arabie Saoudite au Yémen, et les Saoudiens ont «souvent ignoré» les listes des sites à ne pas cibler, fournies par Washington, selon le quotidien «The New York Times».
"Un ex-haut responsable du département d'Etat a déclaré que Washington avaient accès aux registres de toutes les frappes aériennes sur le Yémen depuis les premiers jours de la guerre, y compris concernant les avions et les munitions utilisés", a rapporté le journal mardi, dans un article intitulé "La vente d'armes aux Saoudiens, laissent des traces américaines sur le massacre au Yémen".
"Les empreintes américaines sont omniprésentes dans la guerre aérienne au Yémen", où les frappes aériennes ont tué plus de 4 mille 600 civils.
«Les efforts américains pour conseiller les Saoudiens sur la manière de protéger les civils ont souvent été vains. Les Saoudiens ont blanchi une une initiative parrainée par les États-Unis visant à enquêter sur des frappes aériennes et ont souvent ignoré une liste volumineuse de site à ne pas cibler», a rapporté le journal.
Selon le quotidien, Tom Malinowski, ancien secrétaire d'Etat adjoint aux affaires de sécurité, a déclaré que les Saoudiens avaient "des coordonnées précises de sites" à ne pas cibler, mais ils ont continué à les bombarder.
«Cela m’a semblé être un mépris volontaire des conseils qu’ils recevaient», a déclaré Malinowski, cité par le «New York Times».
"En fin de compte, nous avons conclu qu'ils n'étaient tout simplement pas disposés à écouter", a-t-il ajouté.
Cependant, l’armée américaine a continué à soutenir les frappes aériennes, selon l’article.
- Plus grand nombre de victimes en novembre
Le soutien américain aux frappes au Yémen a été examiné après le meurtre du journaliste saoudien Jamal Khashoggi au consulat de son pays à Istanbul début octobre, a souligné le journal.
L'incident "a mis fin en novembre au ravitaillement américain des avions de la coalition, mais n’a pas mis fin par ailleurs au soutien", a noté la même source.
En novembre, le Sénat a voté pour la fin de l'assistance militaire américaine à la coalition dirigée par Riyad.
Le nombre de morts a enregistré une hausse et le mois de novembre a été le plus violent au Yémen depuis janvier 2016.
"Il y a eu 3 058 morts liées à la guerre en novembre, dont 80 civils tués par des frappes aériennes", a indiqué le journal.
Daniel L. Byman, professeur à l'Université de Georgetown, a déclaré à cet égard, selon le quotidien : "Cette guerre a été un désastre stratégique pour les Saoudiens."
Soulignant que les frappes aériennes ne pourraient pas défaire les Houthis, il a ajouté: «Les États-Unis doivent utiliser leur pouvoir pour promouvoir la paix et la stabilité au Yémen, et protéger leurs alliés contre eux-mêmes."