New York Times : Kushner, l’ami de Riyad à la Maison Blanche
Les relations entre Jared Kushner (37 ans) et Mohammed bin Salman (33 ans) sont à la base de la politique du président américain l’égard du Moyen Orient, relève le “New York Times“.
L’amitié entretenue entre le prince héritier Mohammed bin Salman et Jared Kushner, le gendre du président américain, est la raison pour laquelle Washington est devenu si proches de Riyad, a déclaré samedi le “New York Times“.
"Les relations entre Jared Kushner (37 ans) et Mohammed bin Salman (33 ans) constituent le fondement de la politique de [Donald] Trump, non seulement à l’égard de l'Arabie saoudite, mais aussi vis-à-vis de la région", a déclaré au journal Martin Indyk, membre du Council on Foreign Relations [think tank américain].
Kushner, par ailleurs conseiller du président américain Donald Trump, et bin Salman ont échangé des messages privés via WhatsApp, a rapporté le journal.
Les conversations se sont poursuivies même après les restrictions imposées à cet égard par la Maison-Blanche, au point où les deux hommes s’appelaient par leur prénom.
Les discussions se sont poursuivies même après le meurtre de Jamal Khashoggi, précise le “New York Times“.
Kushner est devenu le "plus important défenseur" du prince héritier saoudien à la Maison-Blanche après le meurtre, ont déclaré au Times plusieurs personnes informées.
Les relations entre Kushner et bin Salman, ont été un élément central du rapprochement entre Trump et l’Arabie saoudite, qui est par la suite devenue l’un des alliés les plus importants des États-Unis, a noté le “New York Times“.
Après l'élection présidentielle américaine de 2016, un groupe de délégués saoudiens ont rencontré Kushner, avant d’annoncer à Riyad que celui-ci est satisfait du rôle joué par l'Arabie saoudite dans la lutte contre le terrorisme, et a proposé un partage des renseignements pour aider à lutter contre l'extrémisme.
La délégation a invité Trump à une visite à Riyad et Kushner a insisté pour qu’elle ait lieu dans les semaines suivant l'investiture du président.
"Au moment de l'investiture, Kushner a avancé que sous l'influence de l’Emir Mohammed, l'Arabie saoudite pourrait jouer un rôle essentiel dans la promotion d'un accord de paix au Moyen-Orient", a déclaré le Times, citant trois personnes proches du dossier.
A noter que les visites de Kushner en Arabie saoudite ont également coïncidé avec les mesures prises par bin Salman pour consolider son pouvoir dans le royaume.
Après que Kushner se soit rendu en Arabie saoudite avec Trump en juin 2017, bin Salman a destitué son cousin le prince Mohammed bin Nayef et a pris sa place en tant que prince héritier. Plus tard en automne, quelques jours après la visite de Kushner, le prince héritier a emprisonné 200 membres de la famille royale saoudienne à l’hôtel Ritz-Carlton de Riyadh.
"Après chaque match pour le pouvoir, le président Trump a publiquement félicité le prince Mohammed", a relevé le “New York Times“..
Le conflit israélo-palestinien est au centre de l’intérêt de Kushner, souligne le journal, notant que le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu est un ami de la famille des Kushners.
"Les approches initiales de [Bin Salman] vis-à-vis des Palestiniens ont été rejetées par leurs dirigeants et leur résistance s'est durcie après que l'administration Trump ait reconnu Jérusalem comme capitale d'Israël, et ce, sans attendre un accord négocié sur le statut de la ville", a relevé le Times.