Nancy Pelosi rencontre la présidente de Taïwan à Taipei

La présidente de la Chambre des représentants des États-Unis a qualifié Taïwan d’une des "sociétés les plus libres au monde"

Nancy Pelosi rencontre la présidente de Taïwan à Taipei

La présidente de la Chambre des représentants des États-Unis, Nancy Pelosi, a rencontré la présidente taïwanaise Tsai Ing-wen, ce mercredi, dans la capitale Taipei, sur fond d’escalade des tensions avec la Chine.

Pelosi a déclaré, lors d'une conférence de presse conjointe, que le monde “est aujourd'hui confronté à un choix entre démocratie et autoritarisme“, soulignant la détermination des États-Unis à préserver la démocratie à Taïwan et dans le monde, rapporte le New York Times.

La responsable américaine a qualifié Taïwan d’une des "sociétés les plus libres au monde", et a affirmé que la délégation du Congrès s'était rendue à Taïwan "pour indiquer clairement que nous n'abandonnerons pas notre engagement envers Taïwan".

"Nous sommes fiers de notre amitié durable, a-t-elle ajouté. Nous soutenons le statu quo dans le détroit et nous ne voulons pas qu’une action de force soit menée contre Taïwan."

Pour sa part, Tsai Ing-wen a remercié la délégation du Congrès pour sa visite dans "des circonstances aussi difficiles", qualifiant Pelosi d’"amie la plus sincère de Taiwan".

Commentant les réactions de la Chine face à la visite de Pelosi, Tsai Ing-wen a déclaré que les manœuvres militaires de la Chine étaient "inutiles", soulignant l'engagement du pays à maintenir le statu quo dans le détroit de Taiwan.

"Le peuple taïwanais est pragmatique. Nous avons accueilli de nombreuses délégations du Congrès à Taïwan, au fil des ans, et les visites entre amis sont une pratique ancrée dans notre culture de l'hospitalité", a-t-elle ajouté.

À la fin de la réunion, Tsai Ing-wen a décoré Pelosi d’un ruban, que l'État remet aux Taïwanais et aux étrangers qui ont apporté une contribution exceptionnelle à Taïwan.

Cette visite non déclarée fait partie de la tournée de Pelosi dans la région, qui prévoit des escales à Singapour, au Japon, en Corée du Sud et en Malaisie.

En réaction à la visite de Pelosi, le ministère chinois de la Défense a annoncé, plus tôt, qu'il lancerait une "série d’actions militaires ciblées" autour de Taïwan.

L'armée chinoise a également annoncé qu'elle mènera des manœuvres militaires et des exercices d'entraînement, dont des exercices à munitions réelles, durant 4 jours, dans 6 régions autour de Taïwan, à partir de la journée du jeudi, selon le journal chinois Global Times.

Durant de nombreuses années, Taipei a représenté officiellement la Chine, jusqu'à ce que les Nations unies accordent ce rôle à Pékin en 1971, une décision prise également par plusieurs pays et organisations internationales.

Diplomatiquement parlant, les États-Unis reconnaissent l'autorité de la Chine sur Taïwan, mais Pékin n'apprécie pas les liens étroits entre Washington et l'île autonome, que la Chine considère comme une partie intégrante son territoire.

Taïwan dispose de son propre drapeau et de sa propre monnaie, mais les Nations unies ne lui reconnaissent pas le statut de pays indépendant. Pékin menace, pour sa part, de recourir à la force en cas de déclaration d’indépendance par Taipei, ou en cas d’intervention militaire étrangère en faveur de l’île.