Mali : Nouvelle coalition contre le président Keïta

- Dénommée «Convergences des forces patriotiques pour sauver le Mali», elle intervient deux semaines après la création du «Front pour la sauvegarde de la démocratie (FSD)».

Mali : Nouvelle coalition contre le président Keïta

Une dizaine de partis politiques de l’opposition, ainsi que des syndicats et associations de la société civile malienne ont annoncé la création d’une nouvelle coalition contre le régime du président Ibrahim Boubacar Keïta, dénommée «Convergences des forces patriotiques pour sauver le Mali». 

L’annonce a été faite, dimanche, lors d’un point de presse à la «Maison de la presse» à Bamako. 

Parmi les leaders de la nouvelle coalition, figurent Moussa Mara, ancien premier ministre d’Ibrahim Boubacar Keïta, ainsi que les candidats malheureux à la dernière élection présidentielle : Housseini Amion Guindo, Oumar Mariko et Moussa Sinko Coulibaly. 

Dans leur déclaration, les leaders de la nouvelle coalition ont indiqué que leur combat vise à s’opposer contre la «mauvaise gouvernance» et le report des élections législatives. 

«Tous ceux qui ne seront pas avec nous dans cette plateforme, auront décidé, soit de façon active ou par complicité passive à la déstabilisation de la démocratie», a indiqué Moussa Mara. 

«Convergences des forces patriotiques pour sauver le Mali» est la deuxième coalition contre le régime du président Ibrahim Boubacar Keïta à voir le jour en deux semaines. 

Le 6 octobre dernier, d’autres partis politiques de l’opposition, des syndicats et des organisations de la société civile malienne avaient créé le «Front pour la sauvegarde de la démocratie (FSD)». 

Dans un «manifeste » qu’ils ont publié et qu’Anadolu a pu consulter, les leaders de ce front, dont le chef de file de l’opposition Soumaïla Cissé, ont indiqué que la nouvelle coalition vise, entre autres, à rétablir la «vérité des urnes», à instaurer «une gouvernance vertueuse inclusive» et à créer les conditions d’une «décentralisation approfondie selon le principe de la libre administration des collectivités territoriales contenu dans la constitution de 1992». 

Dans un point de presse animé jeudi dernier, les responsables du FSD ont abordé la question du nouveau découpage administratif et celle du report des élections législatives.

«Même au sein de notre coalition, les avis sont partagés sur le nouveau découpage territorial et le report des élections législatives. 

C’est pourquoi il faut en discuter», a indiqué Soumaïla Cissé. «On a des solutions, on a des propositions», a ajouté l’opposant.

Depuis la réélection du président Ibrahim Boubacar Keïta pour un second mandat de cinq ans, en août dernier, le Mali traverse une crise politique.

Contestant cette réélection de Keita, l’opposition conduite par Soumaïla Cissé manifeste régulièrement pour dénoncer un scrutin «émaillé d’irrégularités». 

Le secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix de l’ONU, Jean-Pierre Lacroix, a appelé, vendredi devant le Conseil de sécurité, à un «dialogue politique, constructif, basé sur l’inclusivité et gardant à l’esprit l’intérêt national» au Mali. 

Le même jour, une mission de médiation de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao), conduite par le président du conseil des ministres de l’organisation sous-régionale, Geoffrey Onyama a, successivement, rencontré le président Ibrahim Boubacar Keïta et l’opposant Soumaïla Cissé.