Mali : l’ONU appelle à maintenir l’élan dans la mise en œuvre de l’accord de paix
La Sous-Secrétaire générale des Nations Unies aux opérations de paix, Bintou Keita, s’est dit "particulièrement encouragée" par la dynamique constructive qui semble aujourd'hui dominer les relations entre les parties prenantes au Mali.
Keita s'exprimait mercredi lors d'une réunion du Conseil de sécurité consacrée à la situation au Mali, précise l'ONU dans un communiqué publié sur son site.
Selon la Sous-Secrétaire générale, la détermination des parties signataires s’est illustrée, notamment, par la création en septembre d’un ministère chargé du suivi de la mise en œuvre de l’accord, par la signature en octobre du pacte pour la paix, et par le rythme plus soutenu des réunions du Comité de suivi de l’accord au cours des derniers mois.
Notant qu’il était "trop tôt pour évaluer de manière complète l’impact des sanctions prises par le Conseil de sécurité en décembre contre trois personnes qui entravent la mise en œuvre de l’accord de paix", elle a souligné que les parties ont pleine conscience du sentiment de frustration du Conseil et de son impatience vis-à-vis des retards persistants dans la mise en œuvre de l’accord.
La Sous-Secrétaire générale a, par ailleurs, déclaré que les avancées soulignées dans le dernier rapport du Secrétaire général portent sur des questions centrales du processus de paix notamment les réformes institutionnelles envisagées par l’accord de paix.
"La reconstitution et la réforme des forces de défense et de sécurité demeurent un élément essentiel pour asseoir une paix durable au Mali", a-t-elle précisé ajoutant que "le lancement en novembre d’un processus de démobilisation, désarmement et réintégration accéléré constitue un premier pas concret dans cette direction".
Sur le plan des réformes institutionnelles visant à renforcer la décentralisation, elle a salué l’organisation en novembre de consultations sur le découpage administratif comme une première étape dans la conduite de la réforme territoriale.
Keita a, toutefois, fait part de sa grave préoccupation concernant la situation sécuritaire dans le centre du pays, et plus précisément à Gao et à Mopti.
Elle a, ainsi, noté l’utilisation croissante d’engins explosifs improvisés en particulier dans cette région du pays ainsi que l’intensification de l’instrumentalisation des tensions inter-communautaires par les groupes extrémistes armés.
La détérioration de la situation a fait augmenter le nombre des personnes déplacées de 75% en décembre 2018 par rapport à juin 2018, a précisé Keita, soulignant que la situation humanitaire au Mali "reste grave" avec 2,3 millions de personnes vulnérables et plus de 800 écoles fermées en raison de l’insécurité.